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Aromantisme

             Définition: L'aromantisme désigne les personnes qui ne ressentent pas ou peu de sentiments amoureux. L’attirance romantique est à distinguer du genre et de l’orientation sexuelle.

             

             Bercée par des montagnes de livres, j'ai eu tout le temps dans mon enfance de rêver d'Amour. Pour moi l'Amour est pur, l'Amour est grand. C'est une symbiose parfaite entre deux êtres qui se sont cherchés toute leur vie. Mais la réalité est autre. 
             Nous sommes humains et pas divins. Et comme il nous arrive de nous brouiller avec nos amis, notre famille, ou même nous, parfois, l'Amour est souvent fait de désaccords et de mésententes. L'Amour est la plupart du temps éphémère et fugace, incomplet et inachevé. Les relations laissent souvent un arrière goût amer lorsqu'elles prennent fin. 
            Et puis l'Amour pour moi peut tout résoudre, tout accomplir. On rencontre quelqu'un. On tombe amoureux. Et soudain tout va bien, comme deux pièces de puzzle qui s'emboîtent parfaitement. Mais chaque personne chaque pièce semble en fait appartenir à sa propre boîte. Et on pourrait trouver quelqu'un avec qui tout pourrait aller mais il y a toujours quelque chose qui coince. 
            Alors, quand  comme moi, on est plongés dans des illusions, dans des rêves sur le Parfait Amour, la réalité trop souvent déçoit. Quand on a l'image édulcorée de relations  amoureuses sans véritables défauts, se retrouver face à la vraie vie peut décevoir. De cette déception, je ne tire rien de bon. Je préfère des amitiés platoniques fortes à un amour imparfait. L'affection que m'apporte mes amis et les histoires que je me fais me suffisent amplement. Nul besoin pour moi de chercher des sentiments qui ont un trop grand pouvoir et de trop grandes de me blesser, quand j'ai a ma portée tout ce qu'il me faut pour m'épanouir et me combler.

Troubles alimentaires

Troubles du comportement alimentaire/ Bigorexie

           " Je tiens d’abord à avertir que ce que je vais écrire n’a rien d’exceptionnel, il y a des personnes qui ont subi bien pire que moi. Mais, si je peux éviter que cela arrive à d’autres, alors j’ai tout à gagner. Je vais donc vous parler de mes TCA et ma bigorexie (=addiction au sport).

          Cela a commencé au collège, en 5e, une période où l’on n’est pas toujours très bien dans sa peau. Il y a eu l’accumulation de plusieurs petites choses. D'abord, je me comparais trop aux autres filles, que je trouvais plus fines que moi, surtout au niveau des cuisses. Je regardais mon ventre en permanence, qui pour moi était trop rebondi et gras. C'était aussi l'année où je suis tombée amoureuses de beaucoup de garçons et le fait de me prendre un râteau ne m'a sûrement pas aidé à avoir une meilleur image de moi-même.

          Je me mets alors en tête l'objectif de perdre du poids. Le problème, c'est que quand j'ai un objectif en tête, je ne renonce jamais. Enfin c'est censé être une bonne chose mais dans ce cas-là ça m'a plutôt gâché la vie pour quelques temps. Je commence par faire « plus attention » à ce que je mange, mais encouragée par les résultats, j'en veux plus. Je supprime alors de plus en plus de produit « plaisirs » que n'importe quel gamin mangerais à cet âge. Puis, je fais l'erreur de compter mes calories (en ayant bien sûr une limite trop basse). Or, le comptage de calories peut vite devenir une spirale obsessionnelle. Mes petits déjeuners sont constitués de quelques cuillères de céréales (portion pour un gosse de 6 ans en gros) et les portions de mes autres repas sont par deux. Le pire c'est que je m'imagine que tout cela tourne autour des 2000 kcal et que c'est normal pour perdre du poids, alors que là c'est clairement aussi extrême que koh-lanta. Mon objectif est d'atteindre les 45kg (alors que je mesure 1m65). Pour vous éclaircir, cela correspond à une taille de mannequin de podium.

         

           Mais que serait un bon trouble du comportement alimentaire sans sa dose de sport maladive? Je cours entre 1h et 1h30 un jour sur deux, non pas parce que j'aime ça, mais seulement pour perdre des calories (ne faîtes jamais du sport pour perdre des calories, vous ne resterez pas motivé longtemps) et jusqu'à épuisement. Les vacances d'été ne sont qu'une succession de privations et d'angoisses à l'idée de céder à la moindre gourmandise. Je deviens de plus en plus irritables, de plus en plus faible, mes joues se creusent, mes côtes se révèlent. Mais cela me plaît, face au miroir, j'ai la sensation de contrôler totalement mon corps. Je ressemble de plus en plus à une malade, mais je ne le vois pas ; pour moi il reste du travail à faire. Les rares fois où je craque durant les vacances, j'en paie le prix. En effet, avec les privations, mon estomac a rétréci, donc chaque fois que je mange un peu plus, des maux de ventres pires que ceux d'une gastro me plaquent sur un canapé. En plus de cela je culpabilise pendant une semaine.

            Cette maladie a aussi le don de gâcher vos relations à autrui, entre autre celles avec votre famille. Un soir, je refuse de manger de la pizza en prétextant ne plus avoir faim. Et je me fais littéralement exploser par mon père. Je crois que c'est la première fois que je le vois aussi énervé. Puisque je ne veux pas manger, il m'envoie dans ma chambre presque à coup de pieds au cul, où je pleure de tout mon saoul, avec cette sensation d'être enfermée entre 4 murs qui se rapprochent peu à peu, destinés à m'écraser lentement mais sûrement. Je sais qu'au fond il fait cela parce qu'il s'inquiète et veut me protéger. Mais cela ne m'empêche pas de cogner de rage sur les murs avec le peu de forces qu'il me reste. Ma mère vient me consoler, essayer de comprendre ce qu'il m'arrive en ce moment et on fond toutes les deux en larmes. On décide que cela ne peut plus durer, qu'il faut que j'aille voir un médecin, car oui, c'est une maladie. Les personnes atteintes de troubles du comportement alimentaire ne tentent pas de se rendre intéressantes ou ne sont pas bornées et superficielles.

 

          Rendez-vous chez mon généraliste, donc. Elle me pèse : je fais 45 kg (pour 1m67) et mon IMC est de 16, ce qui correspond à un état de dénutrition, c'est à dire que si je descends encore, il va falloir employer les grands moyens (aka hôpital). Le docteur me demande si j'ai encore mes règles, j'admets que non. Aménorrhée (j'ai perdu mes règles fin 5e pour ne les retrouver qu'en seconde...je me suis bien bousillée pour résumer.). La toubib m'annonce clairement que je suis anorexique, alors certes je n'en suis pas au point d'être nourrie par sonde, mais c'est ce qui va suivre si je continue à « délirer ». Alors ça y est. Je suis donc anorexique. J'avais déjà beaucoup entendu parler de cette maladie, mais jamais je n'aurais cru que c'était ce qui était en train de m'arriver. Je me sens catégorisée, encore plus faible sous le jugement des autres. Et encore une fois je pleure. La généraliste me dit que je dois voir le sport comme une porte de sortie ; je veux m'inscrire au basket et au karaté, mais si je ne remange pas normalement, je serai trop faible pour pratiquer.

 

          A partir de là, ma situation s'est améliorée progressivement, même si la relation à mon corps et à la nourriture est restée assez compliquée. D'abord, il y a le risque de tomber dans la boulimie après l'anorexie. Après ces longs mois de privation et avec les premiers efforts pour guérir, apparaissent fréquemment des pulsions pour le sucre et le gras. Je me cache pour manger des bonbons, de l'apéro, brefs des aliments hypers utiles. Le cycle de la culpabilisation reprend car j'ai peur d'être devenue boulimique. Heureusement, ce n'est qu'une manière pour mon corps de retrouver son poids de forme. L'année qui suit, j'augmente peu à peu mes quantités, même si au début la nourriture de la cantine me fait quand-même peur et j'ai toujours du mal à accepter les invitations au mcdo. La passion que je développe pour le karaté m'incite à me renforcer musculairement plutôt que de simplement fondre en faisant des footings. Mais je reste encore très focalisée sur mon corps. Jusqu'à très récemment, j'avais besoin de m'entraîner tous les jours, sans quoi je me sentais molle. Résultat j'ai été blessée et j'ai du arrêter la musculation plusieurs mois. C'est là que j'ai réalisé que j'étais bigorexique parce que désormais j'étais comme une droguée en manque. Je me sentais nulle, comme une larve, grasse. Mais cela m'a permis de reprendre de manière plus modérée et surtout avec une relation moins obsessionnelle avec le sport. Néanmoins, j'en reste très dépendante, même si maintenant je ne m'entraîne plus seulement pour soigner mon apparence, mais aussi parce que c'est un défouloir qui me vide de ma colère et de mes angoisses.

Des progrès restent à faire, mais je suis confiante."

Harcèlement

Harcèlement scolaire

                        Alors voilà, j'ai aujourd'hui 16 ans, et j'ai connu le harcèlement du primaire jusqu'au collège. Tout à commencé par une certaine mise à l'écart, je changeais souvent d'écoles, me retrouvant seule à chaque fois. J'avais une réelle envie d'aller vers les autres et de m'intégrer, mais il y avait souvent une différence entre les autres élèves et moi. Je n'avais pas les mêmes occupations, et des problèmes physiques liés à ma naissance m'empêchaient de bouger mon corps normalement. Quand on est petit on bouge beaucoup et la plupart de nos temps libres sont dédiés aux jeux, voire aux sports. Étant peu capable d'en pratiquer ou faisant preuve de performances nulles et ridicules, j'ai été moquée. J'ai aussi été moquée sur mon physique, parce que j'avais les cheveux très bouclés et que je n'étais pas belle, ni très féminine.
                       J'ai été élevée seule par ma jeune maman, je n'ai connu que des adultes car j'étais fille unique et cet environnement a fait de moi quelqu'un d'assez mature pour mon âge. J'ai très vite réussi à m'intégrer dans le monde des plus grands que moi pour cacher que je n'arrivais pas à trouver ma place avec ceux de mon âge. J'ai beaucoup aimé apprendre, surtout les matières liées au français, et j'ai voulu impressionner ma maman et mes camarades avec mon savoir.
                      Je voulais vraiment qu'on remarque que je n'étais pas juste bonne à rien alors j'ai tout fait pour être là meilleure élève dans toutes les écoles où j'allais, et ça a marché du CP à la cinquième.
Très vite un schéma n'a cessé de se reproduire : j'arrivais, je parlais à tout le monde, étais très extravertie, je prenais la place de meilleure de la classe, étais rejetée puis moquée, alors je travaillais encore plus, et passais pour l'intello.

                     Le changement le plus brutal fut mon arrivée en banlieue toulousaine. Là j'étais pétrifiée mais bien décidée à passer une bonne année.
Mais ça n'a pas été le cas. À l'époque j'avais des amis imaginaires pour me tenir compagnie à défaut de vraies personnes. Ça a totalement rebuté les autres élèves qui m'ont prise pour une folle et qui se sont moquée de moi. Les moqueries montaient en intensité, touchaient peu à peu à tous les aspects de ma personne, sur le plan moral et physique.
                    J'en ai parlé à ma mère qui a été très énervée car je ne me défendais pas. J'étais et je demeures allergique à la violence, ça me terrorise, alors je n'ai rien fait pour me défendre.
Une fois j'ai seulement répondu à une harcèle use en l'appelant "pétasse" mais j'ai été rongée par les remords. Je ne voulais pas être méchante car je trouvais qu'il était normal de ne pas aimer une personne si nulle et incapable que moi, moi comparée à ces élèves, je n'étais rien. J'étais inférieure. Ils le savaient et en jouaient. Des fois ils me disaient de venir avec eux, moi j'y allais, toute contente, et je finissais par être la risée de tous. Pendant des mois une de mes harceleuses que j'aimais beaucoup m'a fait croire que j'étais son amie, et une fois que je l'avais couverte de cadeaux, du jour au lendemain, elle a recommencé à me harceler car notre amitié n'était qu'un pari. Je me suis faite avoir des dizaines de fois.

               Est venu un jour, le premier, où tout a réellement basculé. Je rentrais en pleurant tous les soirs et ma mère était allé voir la directrice. Seulement voilà, mes harceleurs qui étaient remontés contre moi se sont mis à 10 et en sont venus aux mains pour la première fois. Et ils ont frappé, frappé, frappé. Je n'ai rendu aucun coup. J'ai attendu que ce soit fini. Les menaces ont commencé. Les incitations au suicide aussi.
Quelques coups ont continué. J'aurais pu tout arrêter, mais à la vérité j'aimais mes harceleurs et leur donnais entièrement raison.
La vie est devenue un enfer.

             En quittant le primaire, j'ai commencé à faire des crises d'angoisses. Pour ma sixième j'avais peur alors j'ai décidé de me faire leur amie, d'être totalement à leur service pour qu'il ne m'arrive rien. J'ai commencé à avoir quelques idées noires mais j'ai tenu jusqu'à changer de collège.

              En cinquième, j'ai entendu parler de harcèlement pour la première fois et j'ai eu un choc de l'après coup : j'avais des mots à mettre sur les violences subies mais plus personne à détester ou punir.
J'ai commencé à tomber dans la scarification et la trichotillomanie (arracher les cheveux). Je m'en voulais de ne pas avoir réagi avant. J'étais remplie de violence sans savoir comment la sortir. J'ai décidé de me tuer. J'avais tout programmé pour le jour de mes 14 ans. J'avais écrit des lettres et ma mère les a trouvées. Grâce à elle je ne suis pas allée au bout de mon acte.
J'ai continué à connaître des grosses périodes de dépressions, puis de déprime, ainsi qu'à me scarifier jusqu'à la fin de ma troisième environ.
En troisième aussi certaines personnes du collège se sont amusées à m'insulter, me coincer seule dans certains endroits pour me faire peur, et quand je me suis adressée au personnel encadrant,on m'a gentiment demandé d'aller me faire voir. Ça n'a pas été facile.

             Aujourd'hui j'ai bientôt 17 ans, j'ai commencé une sérieuse psychothérapie depuis deux ans, et je vais beaucoup mieux. Le harcèlement ne s'arrête pas à la fin des actes et des violences. Je voudrais que tout le monde le sache. Il y a un après. Il y a une reconstruction. Toute une mentalité à refaire. Une personne entière à ressusciter. Ce genre d'expériences laisse des traces partout dans tous les types de relations et surtout la relation à soi-même. Depuis ces années là je suis entrée dans un schéma de dévalorisation, de doutes et d'angoisses permanents. J'éprouve de l'anxiété sociale et j'ai du mal à assumer mon rôle dans les interactions.
             J'ai foi en la vie, en moi, en ma religion que je suis forcée de mentionner car j'ai aussi tenu le coup grâce à cela. Malgré quelques soucis, je peux dire que je suis heureuse et que je sais pertinemment que j'arriverais à dépasser tout cela, que j'y suis arrivée pour une partie, le reste se fera aussi.
         Il ne faut pas baisser les bras. Il ne faut pas se taire ou douter de soi. Personne n'a le droit de nous faire du mal. Il faut parler et il faut se défendre.

Endométriose

Endométriose

             Définition: L'endométriose est une maladie gynécologique dans laquelle l'endomètre colonise d'autres organes de l'utérus. Les symptômes sont en général de violentes douleurs et des règles abondantes.

 

                      Je suis consciente que d’autres ont de pires problèmes, que d’autres dans la même situation souffrent plus, mais il n’empêche pas qu’au quotidien, ça m’affecte comme ça affecte 1 femme sur 10 en âge de procréer. On ne m’a pas diagnostiquée tout de suite bien sûr, comme la plus majorité des femmes dans mon cas. J’ai toujours eu mal en période de règles, mais on m’a toujours dit que c’était normal au début, que ça passerait avec les années, que je n’avais pas à m’inquiéter. Sauf que j’ai commencé à m’inquiéter quand ça a empiré au lieu de passer.

               

                Un jour, j’ai eu mes règles lors du cross du collège. Je me retrouve à courir, des couteaux comme plantés dans mon ventre, le regard vide et l’esprit seulement occupé à penser à la douleur qui enserre mes entrailles. A l’arrivée, je vacille et une amie me pousse à aller à l’infirmerie mais quand j’explique que j’ai mes règles, la préoccupation quitte leur regard et on me rétorque que ce n’est rien et qu’un bon bain chaud m’aidera. Autant dire que ça n’a pas aidé et que j’ai passé le reste de l’après-midi à pleurer dans mon bon bain chaud.    

                 

                Ajoutez à la méconnaissance de cette maladie le tabou qui règne sur les règles. Je n’ai jamais parlé à qui que ce soit du degré de souffrance auquel j’étais exposée. De plus, je n’ai pas eu à le faire parce que j’étais atteinte de ce qu’on appelle spanioménorrhée (espacement entre les règles qui augmente). Mes cycles menstruels étaient tout sauf réguliers et dans ce grand chaos, les douleurs les plus assommantes sont rarement survenues un jour de cours. Alors c’était souvent le week-end que je restais allongée des heures dans mon lit à me tordre dans tous les sens, essayant en vain de calmer les crampes qui m’empêchaient même de penser. Et ce n’est pas une bouillotte ou un Spasfon qui peut faire passer ça…

 

                Puis un jour, j’ai commencé à rater des cours de plus en plus souvent à cause de ses douleurs insupportables. Hors de question que ma réussite en pâtisse! Sans ce déclencheur, je ne sais pas quand j’aurais décidé de prendre le problème en main. Mais là j’ai compris que six ans après mes premières règles, ce n’était pas une question de temps et que, lorsque la souffrance est telle qu’on se met à pleurer en plein cours, ce n’est pas juste normal d’avoir mal. Après des analyses médicales, le verdict tombe enfin. Il s’agirait d’un cas d’endométriose. Tout s’éclaire enfin. Outre le fait que mes douleurs menstruelles prennent maintenant tout leur sens, d’autres symptômes trouvent une explication. Le plus grand voile qui se lève pour moi c’est ma fatigue presque invalidante parfois liée à tout un tas de facteurs différents.

 

             Aujourd’hui, tout est différent. Malgré quelques symptômes toujours présent, je peux à présent me réjouir de ne plus avoir mal outre mesure et de pouvoir vivre ma vie beaucoup plus normalement. J’ai eu de la chance, bien sûr, d’être diagnostiquée aussi tôt par rapport à d’autres, et qu’aucune complication ne soit à l’horizon. Et puis, je dois aussi m’habituer au fait qu’on ne peut pas la traiter autrement qu’avec un moyen de contraception et des antidouleurs plus puissants. Je m’habitue peu à peu au fait que je suis atteinte de cette maladie mais que je ne peux pas en connaître la cause exacte. Mais, malgré le fait que cette maladie soit extrêmement répandue, je ne peux que m’inquiéter de voir que si peu de monde est au courant. Avec ce témoignage, je ne veux pas susciter la pitié mais bien essayer d’informer, de faire prendre conscience que l’endométriose existe, qu’elle est réelle, et qu’elle atteint plus de monde qu’on ne le croit.

Rapport au corps: les cheveux crépus:

Cheveux

                        J'ai les cheveux crépus. L'afro de 70's. La Jackson five. Enfin non, j'ai juste des cheveux, du moins c'est ce que j'aimerais que les autres voient. Depuis que je suis toute petite mes cheveux et moi on a un relation conflictuelle. On s'aime à coup de cramage, de ciseaux et d’après midi perdus à pleurer.
                       

                       Pour commencer, ma mère est blanche. Quel est le rapport avec mes cheveux ? Elle n'a pas appris de sa mère à s'occuper de cheveux crépus de ses filles, elle a dû apprendre à apprivoiser des cheveux complètement étrangers. Donc toute mon enfance jusqu'au collège se résumait donc à des coiffures approximatives avec trop d'élastiques et trop de nœuds. On ne pouvait pas passer la moindre brosse dans mes cheveux sans que ça parte en crise de larmes et de cris à travers le salon. Je souffrais le martyr à chaque nœud qu'il fallait démêler et le fait que ma soeur n'ai pas mes soucis me faisait enrager (elle et moi avons des cheveux similaires à la différence que les miens sont plus rebelles, plus épais et plus nombreux). Heureusement, de temps à autres j'avais le droit de me faire des tresses, et là s'annonçaient deux mois de libération, deux mois sans brosse ni cris.
 

                     Puis au collège et venu le fer à lisser, mon meilleur et pire ami. Ma mère me  lissait les cheveux quasiment toutes les semaines (toujours entre deux sanglots) et je me pavanais au collège avec une espèce de chignon informe tenu par un serre-tête pour cacher les cheveux de bébés qui auréolaient mon visage métissé.  Au fur et à mesure mes cheveux devenaient secs et brûlés mais je continuais. À la maison, l'ambiance s'apaisait, ma mère commençait enfin à apprivoiser nos cheveux et puis je grandissais.
                     Un jour de 3e, je me suis dit que je devais arrêter. Mes cheveux n'étaient pas beaux comme ça, je devais en prendre en meilleur soin. Alors je suis passée au naturel. Je m'attachais les cheveux en queue de cheval(ce qui pour moi correspond à une boule dense de bouclettes sombres) et là c'est devenu vraiment difficile.

Au collège certains me tripotaient la tête à longueur de journée et commentaient la nature de mes cheveux sans aucune considération pour la personne sous la touffe, à savoir moi. J'en ai vraiment souffert pendant cette année, au point que je devenais violente avec ces personnes et je me retrouvais à pleurer de colère en cours devant tout ma classe.

 

                      Je suis ensuite passée au lycée et ça s'est enfin calmé, j'ai trouvé un nouveau monde plus tolérant et rassurant. J’assumais mieux mes cheveux naturels toujours entrecoupés de périodes de tresses.

Mais en milieu d'année j'ai voulu du renouveau et des cheveux sains. Du coup j'ai fait mon big chop(couper les cheveux à ras). Je me suis retrouvée du jour au lendemain de 25 à 4 cm de longueur. Et mon aventure capillaire s'est enfin calmée, j'ai appris moi aussi à m'occuper de ma tignasse parce qu'en réalité je ne savais pas coiffer mes cheveux frisés mais YouTube y a remédié. Malgré ma coiffure atypique et quelques critiques négatives vis à vis de mon physique je me sentais de mieux en mieux dans ma tête.

 

                     Aujourd'hui, en deux ans mes cheveux ont bien repoussé et je porte l'afro sans soucis, je varie les styles et je m'amuse avec ma boule brune. Mes cheveux sont sains et me plaisent. Les remarques mesquines ou déplacées ne  sont toujours pas finies. “Je préfère quand tu as tes tresses”, “Tu es plus jolie avec les cheveux naturels”, “Ah… T'as changé de cheveux ? C'est bien aussi.”   “Je peux toucher ? ”à quoi je répondrais toujours non. Pour ceux qui ne comprennent pas cette réponse, imaginez que depuis votre enfance vous avez cette espèce de masse informe et antigravitationnelle et tout le monde demande à vous tripoter, tel un animal de foire, ou parfois ne demande même pas. C'est extrêmement intrusif et c'est épuisant. Si le #donttouchmyhair a été créé par les femmes afro américaines c'est pour une raison : nos cheveux ne sont pas des attractions.

 

                     Je souhaite profondément à chacun d'accepter ses cheveux, surtout les cheveux bouclés qui sont toujours considérés comme “anormaux”, ca peut paraître futile mais c'est tellement important.

Ce que je veux dire c'est que c'est juste des cheveux. Pas une volonté d'attirer l'attention. Pas une action militante anti raciste. Juste des poils sur une tête.
                     En France, les cheveux crépus/bouclés représentent un certain poids social, ils font "pas sérieux", suscitent des débats. Je veux pas m'en plaindre, je les adore maintenant, mais ce fût un chemin compliqué .

Si vous pouvez vous lâchez les cheveux, laissez moi en faire de même.

Homosexualité:

Homosexualité

                                    Le collège, un passage difficile pour beaucoup d'élèves. Pour certains à cause des autres, pour d'autres à cause d'eux-mêmes et pour d'autres encore à cause des deux. L'adolescence est un passage de transition entre l'enfant que l'on était et l'adulte que l'on sera. On cherche qui on est, on utilise notre passé pour se forger un futur, on se pose beaucoup trop de questions par rapport à nous mêmes et par rapport aux autres. J'ai commencé à me poser plein de questions vers la fin de la 4ème, quand j'ai remarqué que dans la cour, je passais plus de temps à regarder les garçons que les filles, que je me disais plus souvent "Il est beau", que "Elle est belle", que je me voyais plus facilement vivre ma vie avec un mari plutôt qu'une femme. 

                                    Ces questions, ces sensations et ses sentiments m'ont pas mal perturbé, j'étais pourtant très ouvert d'esprit, on m'a toujours dit que la différence était une force, une forme de beauté. Pourtant ma différence n'était pas une force,  pas une beauté, c'était plutôt un fardeau que j'essayais de renier à tout prix. Accepter les autres était beaucoup plus facile que m'accepter moi même. J'ai passé la fin du collège à me dire "Pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi je peux pas être normal, comme les autres ? Ça va passer, je vais pouvoir vivre une vie comme les autres c'est rien, si j'y pense pas ça passera". Je me censurais moi même, aussi bête que cela puisse paraître. Je m'interdisais de dire certaines choses, des faire certaines choses, pour éviter d'éveiller les soupçons chez les autres, pour avoir l'air normal, pour être Mr. Tout le Monde, même si j'étais dans le groupe des bizarres du collège, j'étais "normal". 

                                     Cette censure, ce questionnement incessant et cette pression que je me mettais quotidiennement commençait à me peser, j'ai eu des phases où je me répugnais d'être qui j'étais. Ma force, ma beauté, était devenu un fardeau trop lourd. J'en ai eu marre, j'ai commencé à essayer de m'accepter, petit à petit je me disais que c'était moi, j'allais pas changer, alors autant vivre en étant moi-même plutôt qu'en prétendant être quelqu'un d'autre. J'ai commencé à parler ouvertement de qui j'étais à mes amis proches, chaque jour le fardeau devenait de plus en plus léger. Je détachais toutes les chaînes que je m'étais moi même mises, je me libérais de la cellule dans laquelle je m'étais enfermé moi même. Je m'assumais petit à petit. Par exemple, mes habits ont changé, je suis passé du t-shirt/jean basique pour paraître comme tout le monde aux pantalons à rayures, à carreaux, aux sweats en couleurs. Je ne voulais plus être un caméléon qui passe sa vie à se camoufler dans son environnement pour pas qu'on le voie, je voulais enfin montrer mes vraies couleurs, qui j'étais, ma différence. Le monde devenait de plus en plus beau, les nuages noirs avaient laissé place à un grand soleil.

                            Malheureusement, ses nuages refont surface quelques fois. Ces nuages sont des mots, des regards. Entendre quelqu'un dire "pd" c'est comme recevoir un coup de poing dans le ventre pour me rappeler que même si moi je m'accepte, ce n'est pas le cas de tout le monde. Même si l'atmosphère est assez lourde, pesante à cause de mots comme ça, j'ai réussi à me libérer de mon propre jugement, le pire de tous.

                            S'accepter est un combat de tous les jours. Je n'ai pas encore gagné ce combat mais je vois tous les progrès que j'ai fait et je suis fier, fier de moi, fier de qui je suis. Savoir qui on est et s'accepter c'est comme la construction d'un palais, c'est long, c'est difficile, ça nous fait souffrir, mais à la fin le résultat est si beau qu'on se rend compte que tous les efforts qu'on a fournit, toutes les blessures qu'on a subit, tout ça valait la peine.

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