top of page

Education sexuelle

Savoir se protéger

Savoir se protéger

            En France, la moyenne d’âge pour le premier rapport sexuel est de 17 ans, le sexe fait donc partie de la vie de la plupart des Français. Pourtant, bien trop de citoyens sont mal informés en matière de protection. Si l’acte sexuel peut varier selon le, la ou les partenaires, l’orientation sexuelle, les préférences de pratique, etc. il est important de savoir que, même quand il n’y a pas de pénétration, les flux et contacts corporels peuvent transmettre des maladies qui peuvent avoir de graves conséquences (stérilité, douleurs, infections comme le VIH, le plus célèbre mais pas le seul...): une protection est donc nécessaire durant tous types de rapports sexuels.

            Seul le préservatif, interne ou externe, est un moyen immédiat de contraception, mais pour ce qui est de la protection contre d’éventuelles infections, il est loin d’être la seule possibilité... Cependant les programmes de S.V.T. et d’éducations sexuelles sont parfois rapides ou incomplets. C’est pourquoi il est important de revoir ici les moyens de se protéger des I.S.T. (Infections Sexuellement Transmissibles) lors de rapports, peu importe les préférences sexuelles.

            Lors de rapports oraux, il est nécessaire d’utiliser un préservatif externe (pour les fellations) ou une digue dentaire (pour les cunnilingus ou les anulingus). Le préservatif externe se trouve dans des distributeurs, en pharmacie, en grandes surfaces ou autres magasins, c’est le moyen de protection et de contraception, à usage unique, le plus répandu. On peut en obtenir gratuitement dans les infirmeries des établissements scolaires et dans les associations comme le planning familial.

            La digue dentaire est un carré de latex qui se place entre la bouche et la partie que l’on souhaite lécher. C’est un moyen de protection indispensable puisqu’il empêche l’échange de flux comme la salive ou la cyprine (liquide sécrété à l'entrée du vagin de la femme lorsqu'elle est en état d’excitation sexuelle.), en particulier si on fréquente plusieurs partenaires, que l’on a mangé ou bu une substance qui pourrait irriter le/ la/ les partenaires, que les dépistages ne sont pas fréquents ou fiables, ou encore si le/ la/ un des partenaires a ses règles. Si la digue dentaire est indispensable, elle est aussi malheureusement très méconnue, on la trouve en sexshop, sur internet (où elle coûte 3 à 5 dollars américains) et dans certaines associations. On peut aussi fabriquer sa propre digue dentaire à partir d’un préservatif externe, mais celui-ci sera plus petit et moins pratique. Concernant les rapports anaux, ils requièrent la même protection que lors de pénétrations vaginales. En effet, même si il n’y a aucun risque de grossesse, des maladies peuvent se transmettre par les fluides et les frottements de la peau aux muqueuses. Pour les deux types de rapports, il est possible d’utiliser des préservatifs internes ou bien externes. S’il doit avoir un ajout de lubrifiant, il est important de vérifier sa compatibilité avec le préservatif utilisé : certaines substances grasses peuvent le désagréger.

            Si la pénétration est pratiquée avec les doigts, il est également possible d’utiliser un gant en latex lubrifié.

Lorsque les rapports sexuels n’impliquent aucune pénétration, il est quand même nécessaire de se protéger. Des fluides peuvent quand même entrer en contact avec les muqueuses, et les frottements de peaux transmettent des IST comme les papillomavirus et certains herpès. Pour les éviter, le préservatif interne, plus large, est une solution à privilégier. Mais s’il n’est pas possible de l’utiliser, les préservatifs externes fonctionnent.

            Enfin, si cet article doit donner une “morale”, elle n’est peut-être pas de privilégier la protection à tout prix. Si votre partenaire est l’unique, et qu’il ne fréquente personne d’autre que vous, que vous vous faites tous deux dépister régulièrement et que vous êtes en bonne

santé, il est possible de se passer partiellement de protections (par exemple, pour des rapports sans pénétration, ou oraux), même si cela présentera toujours des risques. Cependant, il est important d’être au courant de toutes les protections qui existent car certaines sont

paradoxalement indispensables et méconnues. On recense donc ici les différents moyens pour répondre à différents besoins, le sexe étant propre à chacun.

            Enfin, il est possible de trouver gratuitement des protections contre les IST dans les centres de dépistage, auprès des associations de lutte contre le SIDA, auprès de l’infirmière dans les établissements scolaires, dans les plannings

familiaux, auprès de certains assistants sociaux, dans des lieux de rencontre jeunes et parfois à des rassemblements comme la Gay Pride. Il est également possible de trouver des distributeurs gratuits mais il faut faire attention à la qualité des protections qui y sont distribuées (labels, dates de péremption, etc.).

Zone grise et culture du viol

 

            Dans le cadre d’une agression sexuelle, il est important de rappeler la définition de consentement. Si l’on écrit le mot dans la barre de recherche Google, il s’affiche la définition suivante : “Acquiescement donné à un projet ; décision de ne pas s'y opposer.” Pourtant, dans le cadre d’agressions sexuelles ou de viols, la définition diffère. Si dans la loi, le mot “consentement” n’apparaît pas, à la place, est prohibé toute “violence, contrainte, menace ou surprise”. Concrètement : quand la victime n’a pu consentir. Cependant, même dans des rapports consentis, il est courant que les partenaires n’expriment pas clairement leur accord. C’est pourquoi il peut être difficile de prouver un viol ou une agression.

 

            Ces subtilités sont appelées la zone grise. La zone grise, ce sont ces cas où le crime ou le délit est plus compliqué à établir. La zone grise, c’est cette zone de flou qui vient brouiller le consentement d’une personne. Et c’est cette zone grise que l’artiste Audrey, sur son compte Instagram @lefebulle, a décidé d’illustrer :

            Il est dur d’expliciter plus clairement la zone grise, mais encore plus compliqué, de la condamner. Il ne s’agit pas toujours de viols ou d’agressions comme l’entend la loi mais cela peut être ressentis comme tels. La solution ? L’éducation. C’est en sensibilisant la population que cette zone grise disparaîtra.

Mais la route est encore longue. En France, en 2017, on recense 250 000 viols ou tentatives de viols. Ce ne sont que des faibles statistiques puisque bon nombre de victimes cachent ces crimes pendant des années. Mais parmi elles, seulement 9 % des victimes ont porté plainte. Et sur ces 9 %, seule 1 plainte sur 10 aboutit à une condamnation. Pourquoi si peu ? Probablement à cause de la culture du viol. On désigne l’ensemble des liens entre les agressions sexuelles, le harcèlement de rue, le viol et le tissu culturel par l’expression “culture du viol”. En somme, il s’agit d’un terme sociologique qui montre la façon dont des comportements violents et sexistes sont minimisés à cause de la société patriarcale. On pourrait diviser ces comportements en deux catégories :

 

            - La culpabilisation des victimes (ou victime blaming)

Notamment dans le cas de viols, ou d’agressions, la faute est souvent rejetée sur la victime. Une des premières excuses utilisée est la tenue de la personne qui a été violée, ou une attitude trop séductrice. Le slut shaming (pratique qui vise à culpabiliser, réprimander des attitudes, actions, attributs d'une femme jugés trop provoquant ou ouvertement sexuel), ancré dans les mentalités, est utilisé pour justifier des crimes. C’est d’ailleurs aux filles que l’on apprend à mettre des tenues peu “subversives” dans certains quartiers, c’est aussi aux filles qu’il est interdit de porter des jupes, des shorts courts ou d’avoir les épaules dénudées dans la plupart des établissements scolaires : dès leur plus jeune âge, on leur donne cette responsabilité. C’est la tenue des femmes et non le comportement coupable des “hommes” (au contraire, traités comme s'ils étaient tous des prédateurs) qui est mis en cause.

Après la tenue, vient l'attitude. La femme aurait laissé transparaître son désir, ou devrait quelque chose à l’homme. Par exemple, si elle est allée chez lui. C’est alors de sa faute et elle aurait dû prendre ses responsabilités en rentrant plutôt chez elle. Ou alors elle n’a pas dit clairement NON lorsqu’il l’a abordé, elle lui a souri ou a accepté un café. Mais il est important de se poser une question : a-t-elle pu réellement refuser ? Involontairement, beaucoup d’hommes se sont retrouvés dans la position du harceleur, en envahissant un peu trop l’espace personnelle d’une femme, en se montrant insistant, de manière générale : en n’étant pas à l’écoute de l’autre. Ainsi, une femme peut se sentir forcée de prendre part à ces “jeux de séduction”, ou même vouloir, mais en ayant ses propres limites. Seulement, la culture du viol induit qu’elle doit du sexe ou que si elle ne voulait pas, elle n’aurait pas dû “laisser des signes”.

Enfin, la situation conjugale peut aussi être une excuse. Le terme de viol conjugal n’est apparu dans la loi qu’en 1989. Avant, une femme ne pouvait pas porter plainte si elle était abusée par son conjoint. Si les hommes sont également victime de viols conjugaux, ce sont les femmes qui sont le plus touchées. 25 % des femmes se sont fait imposer des relations sexuelles par leur partenaire. Il s’agit d’un VIOL, mais la culture nous montre que, dans un couple, on peut devoir du sexe à la personne qui partage notre vie. Au cours d’un procès, la situation conjugale sera souvent utilisée comme argument en faveur du coupable. Cela nous amène à la seconde conséquence de la culture du viol: l’acquittement des

coupables.

 

            - La minimisation des comportements coupable

Souvent, la culture du viol conduit à justifier le comportement des violeurs. Comme nous l’avions vu, dans le cas d’une relation conjugale, le « rôle » qu’était sensé jouer la femme devient une excuse. L’homme, quant à lui, « était amoureux », où traversait une mauvaise passe et n’était pas dans son état normal. Le taux d’alcoolémie, également, entre souvent en ligne de compte. En particulier si la femme aussi a bu. Pourtant, il s’agit quand même d’un viol puisque la victime n'était pas en position d’accepter. Enfin, il est même courant que l’on félicite l’agresseur en disant « qu’il rendait service » à l’agressée, notamment dans le cas de perte de la virginité. Comme si la virginité était pour certaines filles “peu attirantes”, un poids à porter. En somme, la culture du viol est dangereuse, d’une part parce qu’elle minimise des comportements coupables et  le traumatisme des victimes mais aussi parce qu’elle présente une vision erronée des viols. Elle ignore notamment les viols sur des hommes, ou  commis par les femmes. Le seul schéma du viol « valide » semble être celui de l’homme agressant une inconnue dans une ruelle. Pourtant, les statistiques le prouvent, la réalité est ailleurs. Pour les viols sur des personnes majeures, 50% des victimes entretenaient une relation amicale ou sentimentale avec leur agresseur. Et ces chiffres augmentent encore lorsqu’il s’agit de viols sur mineurs.

 

L’incidence du sexisme sur la perception du sexe et sa réalité

 

            Les médias, la publicité, les institutions ont toujours donné, plus ou moins implicitement, les normes qui “définissent” la féminité et la masculinité. Ces modèles sociaux influencent la population sur sa perception de ce que “devrait être” le sexe, et quels

rôles sexuels devraient tenir l’homme et la femme.

            - La sexualité de la femme : au service du fantasme de l’homme

Longtemps, la sexualité de la femme a été décrétée honteuse, le plaisir féminin était tabou. Aujourd’hui cependant, ces tabous et barrières, bien que persistants, se brisent peu à peu. Depuis toujours, la femme apparaît soit en jeune fille vierge, pure et symbole d’innocence, soit en créature manipulatrice et dévergondée. On retrouve par exemple cette opposition dans la Bible sans cesse. Néanmoins, maintenant que cette image de la femme à la vie sexuelle libérée a été reprise par les médias occidentaux, ou encore Hollywood, la jeune fille séduisante n’est plus la douce ingénue innocente mais bien la femme manipulatrice et tentatrice qui peut même aller jusqu’à corrompre l’homme. Ce modèle est à la fois dégradant pour la gente féminine, représentée seulement comme manipulatrice sexuelle qui se joue des hommes et les fait souffrir pour le plaisir, mais aussi pour l’homme, prisonnier de ses instincts primaires et animaux. Enfin, cela montre que la libération de la sexualité de la femme n’a pas nécessairement évolué, ce sont plutôt les fantasmes masculins (où l’idée que se font les médias du fantasme des hommes) qui ont changés. Comprenons : la fille “prude”, sage, n’intéresse plus.

            Le sexisme tend à considérer qu’une femme est faible et fragile, l’homme, lui, stoïque, a nécessairement une position de pouvoir, de puissance et de contrôle sur la gente féminine. Cette allégation est aussi vraie dans l’imaginaire collectif que dans la réalité. Effectivement, moins de 5 % des PDG des grandes entreprises mondiales sont de sexe féminins et il n’y en a aucune dans le Cac40. La femme est l’employée, l’homme, le patron. De cette réalité se dégagent des comportements pour le moins dangereux. En effet, 1 femme sur 5 connaît du harcèlement sexuel au travail au cours de sa vie. L’affaire Weinstein qui ébranla le monde l’année dernière le prouve : l’éducation sexiste dans laquelle nous grandissons conduit des hommes (et plus rarement des femmes) à profiter de leurs positions de pouvoir pour abuser de jeunes femmes dans des situations d’infériorité (il est important de ne pas passer sous silence cependant des cas comme celui de Kevin Spacey, où ce sont

des jeunes garçons qui sont abusés). La femme est trop souvent imaginée comme “au service” de l’homme mais, excepté dans une relation consentie avec des règles définies, on ne peut décréter la soumission sexuelle de la moitié de l'espèce humaine. Le harcèlement

sexuel, l’agression sexuelle et le viol sont punis par la loi et les mentalités doivent changer :

ils doivent être perçus tels qu’ils sont et non pas minimisés par un régime patriarcal ou une

éducation sexiste.

            - Le mensonge de la pornographie
Si le but n’est pas de culpabiliser cette industrie, la pornographie ou l’usage qui en est fait peuvent servir plutôt à porter un regard critique sur le sexisme qui y règnent. La pornographie montre une fausse image des rôles sexuels attribués aux hommes et aux femmes, et du sexe. C’est par exemple du fait de l’influence de la pornographie que l’épilation intégrale du maillot est devenue un standard. Pourtant, cela présente un risque
puisque l’absence de poils favorise les infections. De même, les corps et morphologies des acteurs et actrices, irréalistes, souvent modifiés par la chirurgie esthétique, donnent une représentation fausse de ce que doivent être les normes de beauté. De plus, si la pornographie dite “mainstream” (classique) est de plus en plus délaissée au profit d’autres formes de porno, c’est aussi que dans sa majorité, les vidéos sont dégradantes pour la femme et présentent des comportements humiliants ou violents. Quant aux hommes, ils sont coincés dans un rôle de mâles dominants définis par la taille de leur sexe. Les performances ne sont que des performances, choisies pour la caméra et loin de la réalité. Il est, par exemple, important de noter que le temps d’éjaculation moyen est d’en réalité 5 minutes, que l’acte sexuel dure environ 6 minutes. Le danger de la pornographie est donc l’influence que peuvent avoir les comportements sexistes qui y sont montrés, sur la perception qu’ont les consommateurs de pornographie, du sexe. Cela peut entraîner des comportements dégradants, des malentendus ou des complexes mais le but n’est pas ici de faire le procès de l’industrie porno, plutôt de porter dessus un regard critique. Au quotidien, l’influence que peut avoir cette industrie, tout comme celle des films ou de la publicité sur notre perception des standards de beauté peuvent être néfaste. Ce qui nous conduit au slut shaming.

Le Slut-Shaming


            Littéralement traduit comme “l’humiliation des salopes”, le slut shaming est le fait de déduire arbitrairement de l’apparence d’une femme sa vie sexuelle. Par exemple, dire d’une femme en mini-jupe qu’elle est dévergondée ou d’une fille habillée “sobrement” qu’elle est prude. Ce processus de tirer des conclusions à partir de l’apparence physique, a été intériorisé par l’ensemble de la société. Ainsi, les filles maquillées et soignées sont souvent jugées idiotes, comme si l’apparence et l’intelligence étaient liées. Pourtant ce n’est pas parce qu’une femme porte des escarpins et un décolleté qu’elle a eu beaucoup de partenaires sexuels. Pourtant, il n’existe pas de tenue qui n’amène pas au jugement des autres, l’exemple de la longueur de la jupe est souvent utilisé.

 

            Il est bon de savoir que parier sur l’identité ou les préférences sexuelles de quelqu’un est aussi considéré comme du slut-shaming. Il faut entendre par là que ce n’est pas parce qu’un homme fréquente essentiellement des femmes et/ou qu’il a l’allure soignée, qu’il est homosexuel. Le processus du slut shaming est intimement relié à la notion de harcèlement et de viol. S’adresser à une femme en la culpabilisant sur sa tenue et sa sexualité, notamment dans la rue, contribue à créer un sentiment d’insécurité et constitue un cas de harcèlement sexuel, donc répréhensible par la loi. De plus, le slut shaming est souvent utilisé pour justifier un viol : par exemple, une tenue courte est utilisée comme une excuse pour invalider le non- consentement d’un viol. En somme, on utilise le slut shaming pour blâmer les victimes d’avoir provoqué leur agression. Le slut shaming est donc révélateur du jugement apporté sur la sexualité des femmes. Dans une société sexiste, une femme aimant le sexe ou séduire est considérée comme honteuse. Aujourd’hui, il est important de dépasser nos préjugés et de ne pas laisser les stéréotypes, ancrés en nous, définir nos actes et nos paroles.

 


L’incidence de l’homophobie et de la transphobie sur la perception du sexe et sa réalité

            Si le sexisme a une incidence sur le sexe c’est aussi le cas de l’homophobie et de la transphobie.


            Un des exemples les plus courants est probablement le fantasme lesbien. Dans la pornographie, un acte sexuel entre deux femmes est presque toujours représenté comme deux blondes à forte poitrine couchant torridement ensemble. Dans la réalité, la perception des lesbiennes change et elles sont représentées comme des “femmes à cheveux courts détestant les hommes”. Il existe aussi un “mythe” proche du fantasme lesbien, celui du sexe entre deux femmes bisexuelles. En effet, une des remarques haineuses souvent adressées aux personnes s’identifiant au “B” de “LGBT” est: “Tu dis que tu es bi, on sait tous que c’est pour exciter les mecs !”. On retrouve encore avec cette remarque l’idée qu’une femme a un
besoin vital de coït avec un homme, d’être dominée. On peut aussi noter que la communauté transgenre est tournée en ridicule. Ainsi, dans la pornographie, on représente les femmes transexuelles comme des “femmes à bite”. Il suffit de taper “Porno trans” sur un moteur de recherches, et, sans même cliquer sur les liens, on peut lire: “le porno des femmes à bites”, “des shemales en chaleur”, “des trans avec de gros seins”... Le porno, tout comme l’industrie du film “classique”, représentent encore les transexuels de manière stéréotypée. Cela contribue à installer le climat de transphobie qui règne aujourd’hui.


            D’une autre part, le culte de la masculinité, de la virilité, semble imposer une vision unique du sexe: un homme dominant une femme. Cette vision, très fermée, exclue donc le sexe gay, lesbien, queer ou encore, à plusieurs. On remarque d’ailleurs que l’homophobie découle partiellement de la peur d’un changement des rôles. Le sexe entre hommes ou entre femmes remet en cause les enjeux sexuels masculins et féminins, les normes changent. On demande d’ailleurs souvent à ces couples lequel des deux “fait la femme” (ou “fait l’homme”). Cette question, en plus d’être particulièrement intrusive, induit le fait qu’il n’y a pas de sexe sans un homme et une femme. De plus, elle est directement liée aux stéréotypes sur les orientations sexuelles: les hommes gays sont soit efféminés, soit très virils (dominant/dominé), les femmes homosexuelles ressemblent à des hommes, etc. Pourtant cette vision binaire est faussée. Aujourd’hui il n’existe plus une seule manière de faire l’amour de la même façon qu’il n’existe plus deux genres, ou une forme de couple. Il existe même des personnes qui ne font pas l’amour. En effet, il s’agit des personnes asexuelles, qui ne ressentent pas d’attirance sexuelle. En revanche, elles peuvent éprouver des sentiments romantiques. Si l’asexualité se nuance, on peut également mettre en lumière l’aromantisme (le fait d’éprouver du désir sexuel mais pas amoureux). Le modèle du couple classique est donc encore une fois remis en cause. L’asexualité peut être incomprise et entraîner des raccourcis, pointant du doigt les
asexuels comme malades, traumatisés… Mais il est tout à fait possible de vivre une histoire d’amour sans relation sexuelle. La multitude d’identités et d’orientations sexuelles qui se réveillent remet en cause le schéma matrimonial imposé depuis longtemps.


            De plus, un caractère souvent récurrent à l’égard des personnes non hétérosexuelles, est la peur (après tout c’est la signification de “phobie”) que ces personnes essaient de séduire automatiquement l’autre personne du même sexe. Les personnes homosexuelles ont cette image de “monstre assoiffé de sexe” qui leur colle à la peau. “Parce qu’il/elle est homo/bisexuelle, il/elle va essayer de me draguer”. Mais est-ce le cas avec deux personnes de sexe opposé? Il ne semble pas que deux personnes hétéros ayant une discussion soient en constante vigilance pour déterminer si l’autre cherche à la séduire ou non, parce que ça n’est pas les cas. Il en est donc de même lorsqu'une des personnes n’est pas hétéro, elle ne cherche pas forcément à séduire.

Canons de beauté et rapport au(x) corps

            La beauté est subjective. Après réflexion, on se rend compte que les canons sont, par définition, durs à atteindre : de tout temps, ces critères étaient les traits physiques les plus inaccessibles. En temps de famine, il fallait être rond car c’était un signe de bonne santé et d’aisance financière, aujourd’hui à l’ère du fast-food il faut être fin, athlétique et grand. Mais il y a d’autres exemples : en Grèce Antique, l’idéal masculin était un jeune homme imberbe avec un petit sexe, les personnalités asiatiques les plus connues ont la peau extrêmement pâle alors que ce n'est pas une caractéristique génétique répandue, ou encore, beaucoup de femmes noires se lissent les cheveux ou portent des perruques parce que leurs cheveux ne sont pas raides naturellement. Certains de ces processus visant à rendre attirant ou attirante sont douloureux, on peut citer l’épilation, les piercings et tatouages ou encore les coiffures pour cheveux crépus. L’expression “il faut souffrir pour être belle”, illustre donc bien la définition de la l’apparence extérieure par la société. (Bien entendu, il ne s’agit pas d’un jugement contre ceux qui se maquillent, s’épilent, se tatouent ou se percent.) On se retrouve donc dans une société extrêmement exigeante en matière de physique, ces modèles sont véhiculés par les médias (réseaux sociaux, publicité, etc.) et s’éloignent de plus en plus d’une réalité atteignable. Les photos sont retouchées, montrant des silhouettes toujours plus difficiles à reproduire. Instagram est le réseau social principal en matière de photos pour les jeunes d’aujourd’hui. On peut y suivre des célébrités aux vies de luxe dans des villas et aux corps transformés par la chirurgie et les retouches photos,
telles que Kylie Jenner ou le reste de la famille Kardashian. Depuis 2017, Instagram, et son milliard d’utilisateurs, est élu le réseau social le plus néfaste pour la santé mentale des adolescents par le Royal Society for Public Health. En effet, il diffuse des images irréelles qui font rêver les jeunes qui ont donc envie de les imiter, leur créant des complexes forts. Ces derniers peuvent mener à des troubles mentaux tels que des dépressions ou des troubles alimentaires.


            Malgré cela, des mouvements en opposition avec ce système qui n’offre qu’une forme de beauté émergent, dont l’un des mouvements principaux se nomme le “bodypositivism” (que l’on peut traduire par positivité du corps). Bien que ce soit grâce à l’essor d’Instagram que le mouvement s’est fait connaître, il existe depuis déjà 1996. Créé par Connie Sobczak et Elizabeth Scott, après la mort de la soeur de Connie qui souffrait de troubles alimentaires, il prône désormais une beauté multiple qui n’obéit à aucun critère et une acceptation de son corps, de ses différences et de ceux des autres. L’objectif est donc de ne pas avoir de complexes et de s’aimer tel que l’on est, quel que soit son poids, son
apparence, qu’importe si l’on a des cicatrices, de l’acné ou d’autres choses que certains qualifieraient de défauts. On retrouve donc beaucoup de vidéos de femmes qui cessent de porter du maquillage ou des soutien-gorge. Les mouvements d’acceptation permettent l’apparition de nouveaux standards de beauté, notamment dans le monde très fermé de la mode, cependant, encore une fois, il y a des limites : les modèles grandes tailles ont un visage dit “parfait”. Il faut donc prendre en compte qu’en réalité, on sélectionne les visages en fonction de la photogénie, c’est-à-dire qu’un visage peut être “harmonieux” en vrai mais pas en photo. De plus, la lumière doit se refléter aux bons endroits afin que le résultat soit “esthétique” et mette en valeur telle ou telle partie du corps. Enfin les photographes sont nombreux à utiliser des logiciels comme
Photoshop pour “effacer les défauts”. Il est donc difficile de trouver des mannequins correspondants aux physiques les plus répandus, même si certains semblent commencer à apparaître dans la publicité pour les produits du quotidien à la télévision par exemple. Certaines agences de mannequinat se lancent dans le marketing de la différence. Bien qu’au départ, ce soit donc un processus très commercial, cela permet aux personnes qui ne rentrent pas dans les “normes” en matière d’apparence actuelles de se faire connaître malgré leur poids, leur couleur de peau, leur handicap, leur âge ou toute autre différence.

 

            Ainsi, il vaut mieux apprendre à apprécier une personne au naturel, ce qui la rend belle et ne pas forcément se fier à la vision de la société. Cela vaut également pour soi-même, et ce, malgré le fait que la confiance en soi peut être facilement jugée comme de l’orgueil. En effet, nous sommes dans une société qui ne pousse pas à s’aimer tel que l’on est, mais plutôt à aimer ce que l’on aspire à être. Par exemple, nous achetons notre shampoing ou gel douche en fonction de nos défauts (cheveux secs ou abîmés, peau grasse ou sensible, etc.). Pourtant, la confiance rend charmant et attirant inconsciemment. Nous pouvons citer les exemples de Kim Kardashian ou Cara Delevingne qui ont imposé leurs critères de beauté en ne se soumettant pas aux normes de leur époque car elles avaient confiance en elles et en leur corps. Nous invitons donc chacun à gérer son rapport au corps, à choisir comment il se définit, comment son corps va correspondre à sa vision personnelle, à sa personnalité et à son bien-être.

            On se doit d’écouter son corps : si l’on se sent bien avec un petit ventre, avec un “double menton”, si on préfère avoir des cuisses fines... Chacun devrait faire ce que son corps lui dit sans toutefois aller à l’extrême et se mettre en danger. L’obésité est une maladie et rechercher un “thigh gap”, littéralement “écart entre les cuisses”, quand notre morphologie ne le permet pas, n’est pas sain. En effet, une tendance a été de rechercher à avoir un espace entre les cuisses quand on se tient debout mais étant une spécificité morphologique particulière à certaines femmes, tenter de l'obtenir peut s'avérer dangereux. Il faut aussi réapprendre à se fier à ses sensations physiques : comme quand on se sent fatigué, on doit aller dormir, quand on sent que notre corps est bien, on doit rester ainsi. On conseille, de fait, de se regarder dans un miroir : au fur et à mesure, on finit par apprendre à connaître, certes ses défauts, mais aussi ses qualités. En se comprenant mieux, on s’aime mieux.


            Il est aussi important de trouver des modèles inspirants qui vous ressemblent (physiquement et/ou intellectuellement). Les réseaux sociaux ne sont pas nécessairement un poids : on peut y trouver des gens, célébrités ou proches, qui vous inspirent sans que vous ayez envie de vous comparer à eux compulsivement. Les réseaux sociaux sont faits pour donner plus de valeurs qu’elle n’en a à notre vie donc il est important de faire de la distinction : les filtres, les logiciels de montage et de retouche, le bon angle, sont tout autant de facteurs qui biaisent notre vision, et embellissent la réalité. Ne cédez pas à la pression du “corps parfait”. Sachez vous sentir beaux et belles, même si on vous demande de l’être différemment.

Zoom sur les règles et la gynécologie

            Il ne s’agit pas de refaire ici un cours sur les règles. Vous l’aurez compris, les hormones jouent un rôle primordial dans le cycle menstruel de la femme et les règles correspondent à la dégradation de l’endomètre (aussi appelé muqueuse utérine) lorsqu’il n’y a pas eu fécondation. Parlons d’abord un peu de douleur. Il reste normal d’en avoir quelques-unes lors des règles puisque l’utérus effectue des petites contractions pour
dégrader l’endomètre. Cela appuie donc sur divers organes aux alentours et il arrive que vous ressentiez une gêne plus ou moins importante par exemple au niveau de l’intestin. Pourtant, “règles” ne rime pas avec “douleur”. Quelques douleurs supportables peuvent exister mais il est conseillé de les surveiller. En revanche, si elles ne sont pas supportables, si vous vous retrouvez obligées de sécher les cours parce que vous ne tenez plus debout, cela devient extrêmement problématique. Si je dois donner mon exemple personnel : On m’a souvent répétée que c’était normal d’avoir mal, que ça arrivait à tout le monde. Et je ne me suis questionnée que tard sur la véracité de ces mots. Même si il n’est jamais trop tard, sachez que plus vous consulterez tôt, mieux se sera.
Les “maladies” liées aux règles sont encore mal connues par manque de recherche. Mais cela ne veut pas dire que ça n’existe pas. Il existe des moyens de détecter des anomalies anatomiques ou des dérèglements hormonaux qui peuvent conduire à des douleurs. Et il existe donc des moyens, pour l’instant assez rudimentaires, de réduire ces douleurs. Il faut aussi parler d’une maladie qui commence à peine à se faire connaître mais qui pourtant touche près d’une personne avec un utérus sur dix en âge de procréer.


            L’endométriose : des cellules de l’endomètre vont migrer par les trompes et développer un tissu similaire à l’endomètre hors de l’utérus créant ainsi des lésions, des kystes, etc. Le principal symptôme reste la douleur : des douleurs diverses comme par exemple pendant les règles, pendant les rapports sexuels, pour uriner, douleurs lombaires, pelviennes (c’est à dire dans la zone entre le nombril et les hanches), et bien d’autres. Les douleurs gynécologiques sont alors le plus souvent incapacitantes. Les personnes atteintes de l’endométriose peuvent aussi souffrir d'infertilité, de troubles digestifs ou urinaires, de fatigue chronique, etc. Les moyens de diagnostic sont assez divers mais la première chose à faire est d’aller voir un gynécologue (compétent de préférence mais on en parlera plus tard). Il se chargera alors de vous envoyer faire les analyses et examens qu’il jugera nécessaire. Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe pas de traitements durables soignant l'endométriose à la racine. On ne peut que donner des antidouleurs plus puissants que le paracétamol pour faire face aux douleurs. Et on peut prescrire une pilule pour faire en sorte de maîtriser les règles ou encore de les arrêter. Des opérations chirurgicales sont parfois nécessaires pour enlever les kystes trop dangereux. En outre, un suivi médical à vie est nécessaire.


            On saigne en moyenne 30 à 50 mL de sang pendant les règles, qui durent 2 à 7 jours environ tous les 26 à 31 jours. Lorsque vous saignez plus de 80 mL, on parle de flux trop abondant et si vous saignez toutes les deux semaines, c’est grave aussi. Cependant, un individu met 5 ans à se réguler, donc il n’y a pas forcément nécessité de s’inquiéter trop vite.


            Si vous êtes avez peur, il est possible d’aller voir un gynéco, pour parler, il pourra vous prescrire une pilule. Si vous saignez trop cependant, vous pouvez développer des carences en magnésium, et dans ce cas, il faut manger des aliments qui en contiennent et prendre des
compléments, disponibles en pharmacie. Les règles et tous les inconvénients qui en découlent sont à prendre au sérieux. Le premier rendez-vous chez le gynécologue peut effrayer, mais il faut se rassurer. Un site existe : Gyn&co proposant une liste de gynécologues suivant la charte du site. Ainsi, moins de risques de tomber sur un gynécologue qui ne sera pas à même de vous aider. Ensuite, il faut être à l’aise. Si l’idée de devoir consulter un homme vous dérange, ne le faites pas. Le premier rendez-vous n’est pas non plus un examen complet et en profondeur. La plupart du temps, le gynécologue vous posera des questions, vous demandera pourquoi vous venez. Il est très rare que, dès la première consultation, un premier examen gynécologique soit pratiqué. Si par exemple, vous souffrez de douleurs menstruelles, le médecin pourra pratiquer une échographie mais n’ira pas plus loin. En bref, l'appréhension n’est pas forcément toujours rationnelle, et l’essentiel est d’être à l’aise. Si au cours de la première visite, vous n’avez pas réussi à être en confiance, n’hésitez pas non plus à changer et ne restez pas sur cette mauvaise expérience. Il reste tout de même un obstacle indéniable de nos jours pour la prise de rendez-vous chez le gynécologue. En effet, on trouve de moins en moins de gynécologues, et ceux qu'on peut trouver ont souvent des rendez-vous prévus jusqu'à un an et sont souvent dans
l'incapacité de prendre de nouveaux patients.
            Ainsi, depuis 2010, le nombre de gynécologues qui font du suivi médical a chuté de 30 %. Cela s'explique tout d'abord par le fait que beaucoup partent à la retraite. Mais le phénomène est accentué par le peu de médecins pour les remplacer. En effet, entre 1987 et 2003, la formation est supprimée car elle n'est pas jugée primordiale par l’Europe et depuis 2003, seule une soixantaine est formée chaque année. De plus, la consultation par le service public dépend essentiellement des décisions municipales et départementales. Si une mairie juge la question moins importante, le budget octroyé au planning familial local qui propose des gynécologues peut drastiquement baisser. Et les consultations chez certains spécialistes libéraux peuvent s'avérer très chères car beaucoup pratiquent le dépassement d'honoraires. Pourtant, outre l'accès à la contraception, les gynécologues sont parmi les seuls à pouvoir pratiquer des frottis vaginaux par exemple. Le frottis est un examen de dépistage du cancer du col de l'utérus. Il permet en effet de dépister la présence de cellules anormales pouvant s'expliquer par une exposition au papillomavirus (une IST) qui provoque dans certains cas le cancer du col de l'utérus. Cet examen est le plus efficace s'il est régulier. C'est pourquoi l'institut national du cancer recommande à toutes les femmes entre 25 et 65 ans d'aller se faire contrôler tous les 3 ans. Le frottis, comme la plupart des actes gynécologiques n'est pas censé être douloureux même si une gêne peut être ressentie. Mais depuis peu, beaucoup de femmes trouvent le courage de parler des violences gynécologiques qu'elles ont subies. Ces violences sont d'autant plus traumatisantes qu'elles sont perpétrées par des personnes en qui elles ont confiance et qui jouissent d'une position d'autorité sur elles de par leur profession. Cette position explique pourquoi les médecins ne réfrènent pas leur comportement abusif et ne comprennent pas que l’on puisse leur dire “non”. Ces actes de violence peuvent être regroupés en 6 catégories :

 

  • - La non prise en compte de la gêne : demander de se dévêtir entièrement, faire des examens poussés alors que la personne n’est pas à l’aise, la non prise en compte de la douleur, etc.

  • - Les jugements : souvent en raison du poids, de la sexualité ou du désir ou non d’avoir des enfants, de la patiente.

  • - Les injures sexistes.

  • - Le refus d’actes : cela concerne le plus souvent une demande de contraception particulière alors que le choix doit toujours revenir au patient selon la loi.

  • - Les actes sans consentement : aucun examen n’est obligatoire selon la loi et selon le code de déontologie du corps médical, le médecin est dans l’obligation de demander le consentement du patient pour quelque acte que ce soit. Pourtant, certains médecins pratiquent des examens de façon systématique en “prévention” sans prendre l’avis de leur patient. De même, des opérations lors de l’accouchement peuvent être pratiquées abusivement en particulier l’épisiotomie (une incision au niveau du vagin pour faciliter l’accouchement).

  • - Les violences sexuelles : attouchements, harcèlement, agressions, viols, etc.

            La principale raison de ces violences est le manque de dialogue et d’empathie. L’acte gynécologique reste un acte particulier car on dévoile une partie de notre corps que l’on n’a pas l’habitude d’exposer et dont la perception personnelle évolue grandement en fonction du vécu (en cas d’inceste, de violence conjugale ou de viol par exemple). Pourtant, l’avis de la patiente est rarement demandé et il arrive parfois que l’on soit face à un inconnu et que le malaise prenne place. Il est du ressort du médecin de prendre en compte ces facteurs et de faire preuve de bienveillance, de prendre le temps de dialoguer, d’expliquer car de cette façon tout est destiné à se passer dans de bonnes circonstances. Maintenant si vous êtes victime de violences gynécologiques, vous pouvez porter plainte ou bien signaler le spécialiste. Les signalements peuvent être envoyés à l’Agence Régionale de Santé, à l’Ordre des Médecins ou bien vous pouvez vous tourner vers un collectif comme le CIANE (Collectif inter associatif autour de la naissance) pour vous entourer.


            Pour les personnes possédant un appareil génital masculin, c’est un andrologue qu’il faut consulter. A tort, on pense souvent que l’équivalent masculin du gynécologue est l’urologue mais l’urologue n’est le spécialiste que de l’appareil urinaire. L’andrologue quant à lui est apte à comprendre l’appareil génital masculin. Les consultations sont moins fréquentes que celles d’une femme chez le gynécologue car on consulte à l’heure actuelle pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation, d’infertilité ou d’autres problèmes d’ordre génitaux. Les femmes à l’inverse consultent la plupart du temps pour trouver un moyen de contraception ou lors d’une grossesse. Les rendez-vous chez l’andrologue pourraient
pourtant se répandre avec l’arrivée la pilule masculine, sorte d’équivalent pour les hommes de la pilule contraceptive.

L’avortement


            L'avortement se définit comme l’interruption d’une grossesse, qu’elle soit volontaire, on l’appelle alors avortement déclenché (IVG, soit Interruption Volontaire de Grossesse et IMG, ou Interruption Médicale de Grossesse), ou bien involontaire, on utilise alors le terme de fausse-couche. En France, l'avortement déclenché est légal et peut être motivé par des raisons médicales, par exemple s’il y a danger pour le fœtus ou la femme enceinte, mais également par des raisons non-médicales et donc personnelles (grossesse non-désirée). C’est aussi un droit que tous les pays n’ont pas obtenu. Certains l’autorisent uniquement en cas de viol ou de risques pour la vie de la mère et de maladies, et dans d’autres l'avortement est complètement illégal. Même dans les pays développés rien n’est figé: par exemple, aux Etats Unis, l'élection de Brett Kavanaugh met en danger ce droit. Et si on peut penser que c’est un droit que nous avons d’ores et déjà acquis, les femmes qui avortent reçoivent énormément de pression que ce soit par les proches ou la société.


            Lorsque l’on nous parle de rapport sexuel au lycée ou au collège, les sujets de la protection et de la grossesse rentrent irrémédiablement en jeu, puisque le public touché n’est encore constitué que d’adolescents. En effet l’avortement est présenté la plupart du temps comme la solution à la grossesse non désirée, et nous sommes rarement plus informés au-delà de l'aspect scientifique et légal de la pratique. Cependant, nous pensons à SensiBe qu’il est important de comprendre également toute la responsabilité qui découle de cet acte.


            Il faut tout d’abord savoir qu’en France, l’avortement ne peut s’effectuer au-delà de la douzième semaine de grossesse, avec l'autorisation d’un représentant légal si l’on est encore mineur. Il est important de noter que ce représentant n’est pas nécessairement vos parents, mais peut aussi être une personne majeure de votre choix.

            Les procédures se déroulent ainsi : Il faut d’abord prendre un premier rendez-vous avec le médecin ou la sage-femme de votre choix pour s'informer, ils répondront à toutes vos questions. Un deuxième rendez-vous sera alors pris afin de choisir la méthode adaptée pour l'avortement : l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) médicamenteuse qui est possible dans les 5 premières semaines de grossesse ou les 7 premières si l’intervention est pratiquée dans un établissement de santé ; ou l’IVG chirurgical possible dans les 12 premières semaines de grossesse en établissement de santé puisqu’elle nécessite une opération. Gardez en tête que si vous êtes mineure, un entretien psychosocial est obligatoire, mais qu’il est également recommandé pour les majeures. Après l’avortement, un dernier rendez-vous contrôle est obligatoire afin de s’assurer que la procédure n’a pas eu de conséquences graves. Ceci constitue donc l’aspect technique des procédures pour avorter, mais n’occultons pas l’aspect personnel.

 

            Les raisons pour avorter peuvent être diverses : on est trop jeune, pas assez de moyens, de forces, on a été victime d’un viol, la grossesse était non désirée, le fœtus est prédisposé à des maladies... Chaque raison à son importance, et si l’avortement est une solution, ce n’est pas non plus une décision à prendre à la légère. Cette procédure peut être très bien vécue, parfois comme une libération. Mais cela peut aussi être une épreuve, la culture nous présentant l’avortement comme un meurtre. Si l’avortement est mal vécu, n'oubliez pas qu’il vous faut en parler. En France, vous pouvez prendre rendez-vous avec un  psychologue avant de passer à l’acte, et ils sont là pour vous soutenir et vous accompagner. Il est important de recevoir un autre point de vue que le sien, essayer de trouver des solutions et s’assurer que l'on est prêt mentalement et physiquement à avorter. Vous n’avez pas à affronter cette épreuve seule, le fait que vous soyez la personne qui porte l’enfant ne fait pas de vous l'unique porteur de responsabilités, mais c’est votre corps, et votre avis sera toujours le plus important à prendre en compte. Cherchez du soutien, des amis, des proches, et dans la mesure du possible, la personne avec qui vous avez conçu l’enfant puisqu'elle porte également une grande part de responsabilité. De plus, vous pouvez aussi vous tourner vers des associations, comme SensiBe qui sera toujours présente pour vous aider, mais cependant se faire aider ne signifie pas laisser les autres décider à votre place : avorter n’est pas honteux, être jeune maman non plus, et c’est dès lors que vous aurez compris cela et mis à part la pression sociale pour vous focaliser sur ce que vous voulez, que vous pourrez prendre votre décision.

Zone grise et culture du viol
Incidence du sexisme
Slut-Shaming
Incidence de l'homophobie
Beauté et rapport au corps
Zoom règles et gynécologie
L'avortement
5.jpg
bottom of page