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 Communauté LGBTQ+ 

Identité, Genre

 

           Tout d’abord, pour comprendre l’identité LGBTQI+ (ou en plus court LGBT), il faut savoir différencier plusieurs identités. Dans un premier temps l’identité de genre : le genre et le sexe sont souvent confondus mais sont deux choses différentes. Il y a plusieurs sexes, le sexe biologique, qui correspond à l’ensemble des attributs biologiques qu’on peut voir chez les êtres humains ainsi que chez les animaux.

 

           Ces attributs sont associés à différentes caractéristiques aussi bien physiques que psychologiques, par exemple au niveau des hormones et de leur fonction ou de l’anatomie de l’appareil génital. Le sexe est, en général, présenté de façon binaire, « homme » ou « femme » cependant il existe aussi des personnes intersexes, c’est à dire des personnes qui sont nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne rentrent pas dans la binarité “homme/femme”. De ce sexe biologique, il faut différencier le sexe chromosomique qui est lui déterminé par les chromosomes de la paire 23, le plus souvent XX, pour le sexe féminin, et XY, pour le sexe masculin. Cependant, à cause d’anomalies chromosomiques, comme le syndrome de Turner, syndrome touchant les femmes qui est caractérisé par le manque d’un chromosome X ou sa délétion (absence d’un segment du chromosome), ces affirmations ne sont pas tout le temps vraies.

 

           Quant au genre, il est déterminé par les rôles, les comportements mais aussi les expressions et construit socialement pour les filles/femmes, garçons/hommes et personnes de différentes identités de genre. Il influe sur la perception des gens sur eux-mêmes et les autres, leur manière d’agir et d’interagir avec les autres mais aussi la répartition du pouvoir ainsi que des ressources dans les sociétés. Tout comme le sexe, le genre est très généralement décrit de façon binaire (femme/fille ou garçon/homme), néanmoins, il existe une grande diversité de genre dans l’expérience, l’expression ou l’identité du genre, vécu par les personnes. Une fois ces termes définis nous pouvons commencer à parler de l’identité et de l’expression du genre, la première correspond au sentiment d’appartenance à un genre et la deuxième est la manière d’exprimer son identité grâce à son apparence, sa gestuelle, etc. Même si identité et expression vont souvent de pair, elles ne correspondent pas forcément pour tout le monde.

 

           Comme dit plus tôt, le sexe et le genre d’une personne sont deux choses différentes, pour certaines personnes leur sexe biologique correspond à leur genre, dans ce cas-là on parle de personne cisgenre. Au contraire, une personne dont le sexe et le genre ne correspondent pas est dite transgenre. Parmi les personnes transgenres, celles qui entreprennent un changement pour que leur corps corresponde à leur genre sont appelé transsexuels. Les changements sur le corps ne peuvent se faire au niveau du sexe chromosomique car celui-ci est lié au noyau des cellules de notre corps, mais grâce à la prise d’hormones et/ou d’opérations chirurgicales une personne peut changer son corps pour qu’il lui corresponde. Enfin, parmi les personnes transgenres il y aussi les personnes non binaires, c’est à dire des personnes qui ne se reconnaissent pas dans la binarité homme/femme du genre.

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Orientations sexuelles


           De plus, l’identité LGBT englobe aussi l’orientation sexuelle. Premièrement l’orientation sexuelle la plus connue est l’hétérosexualité, une personne est hétérosexuelle quand elle éprouve une attirance sexuelle envers les individus du sexe opposé. A l’inverse, une personne homosexuelle éprouve une attirance sexuelle pour les individus du même sexe, on appelle « lesbienne » une femme homosexuelle et « gay » un homme homosexuel. Mais il existe aussi des orientations moins connues comme la bisexualité, attirance sexuelle envers deux sexes ou deux genres, la pansexualité, attirance sexuelle envers un individu, et cela peu importe le sexe ou le genre, ou encore l’asexualité, c’est-à-dire aucune attirance sexuelle ressentie. Notez qu’on peut remplacer le suffixe « sexuel » par « romantique » pour désigner des attirances romantiques, en ne prenant pas en compte les rapports sexuels. Les orientations sexuelles citées plus haut ne sont pas les seules existantes, il en existe beaucoup d’autres.

 

           Ces définitions sont utilisées pour mieux comprendre des concepts abstraits, cependant elles ne sont pas forcément justes et n’ont pas valeur de vérité absolue car le genre, tout comme la sexualité, est différent pour chacun, chaque personne expérimente, ressent, exprime son genre et sa sexualité de diverses façons. Il y a autant de genres et de sexualités qu’il y a d’humains sur Terre. Mais toujours est-il qu’il faut respecter l’autre, peu importe son genre ou son orientation sexuelle. Même si ces notions sont difficiles à comprendre pour certaines personnes, cela ne doit en aucun cas altérer le respect que l’on doit à chaque être humain. Parce que, qu’une personne soit pansexuelle, lesbienne, transgenre ou bien cisgenre, elle reste un être humain digne de respect.

 


Violences LGBTQ+ en France et dans le monde : ce qu’elles impliquent et comment les réduire

           

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         A ce jour, l’homosexualité semble trop peu acceptée dans le monde. Les choses sont en train de changer: le nombre de pays dépénalisant l’homosexualité a nettement baissé depuis 1960. En 2017, on compte 22 pays ayant autorisé le mariage homosexuel.

 

           Cependant, le changement reste diffus et insuffisant. En effet, l’homosexualité est encore illégale dans 74 pays où elle est passible d’emprisonnement, de travaux forcés, de torture, ou même de peine de mort parmi 13 d’entre eux : l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, le Brunei, l’Iran, la Mauritanie, le Pakistan, le Qatar, le Soudan, le Yémen, l’Irak, la Syrie uniquement dans les territoires contrôlés par l’Etat islamique, Nigeria (dans les 12 états ayant adopté la Charia), et en Somalie dans les émirats islamiques régis par Al-Shabaab où s’applique la Charia). Mais si c’est pays affirme officiellement leur homophobie, dans beaucoup plus de pays, malgré des lois plus tolérantes, la tendance de crimes haineux contre les Homosexuels n’a pas changée depuis 20 ans et tourne à plus de 1200 par an. Par exemple, l’Afrique du Sud autorise le mariage homosexuel mais des viols collectifs sont pratiqués sur les lesbiennes. Des exemples similaires ont lieux dans les pays occidentaux, l’homophobie n’est pas un phénomène de ce que certains appelleraient des « sociétés arriérées ».

 

           Nous pouvons citer d’autres exemples concrets de violences :

La Colombie donne de plus en plus de droit aux homosexuels mais les agressions restent très fréquentes. Effectivement, la Colombie a connu une évolution certaine : elle commence à punir certaines formes de discrimination, notamment celles en relation avec la communauté LGBTQI+ durant les années 1990, par exemple en levant l’interdiction formelle pour la communauté de rejoindre l’armée, ou encore en condamnant les licenciements des professeurs qui ont pour motif leur sexualité. De plus, le mariage homosexuel y est autorisé depuis 2016, ce qui reste très récent. Mais c’est également vers cette année que de nombreux homicides visant les LGBT ont été recensés : la Colombie est un pays où les gens ont souvent recours à la violence, et on dénombre en 2013 et 2014 plus de 160 meurtres à caractère homophobe.

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           Mais si la Colombie tente de réduire les actes homophobes en passant par la législation, il existe également des pays européens, comme la Pologne, où l’on peut être ouvertement homophobe en toute légalité. Il y est d’ailleurs même bien vu pour un/e étudiant/e de se déclarer homophobe. Là-bas, il n’existe aucune loi protégeant les droits des LGBT en prohibant la discrimination. Officiellement, l’homosexualité est considérée légale par le gouvernement polonais depuis 1932, cependant le mariage homosexuel, lui, ne l’est pas. Et si nous parlons en termes officiels, il faut noter tout de même que la communauté LGBT y est violemment discriminée, ses membres y sont étiquetés comme des pervers, des malades ou d’autres insultes homophobes récurrentes. Là-bas aussi, nombreux sont les homicides homophobes. La Campagne contre l’homophobie de Pologne (KPH) en compte une cinquantaine durant l’année 2014, mais le nombre pourrait s’avèrer en réalité bien plus élevé.

 

           En Chine, l’homosexualité est encore perçue comme une maladie mentale et il existe des hôpitaux publics ou privés qui proposent de guérir l’homosexualité. Cela se présente par de la torture physique et mentale à l’aide de médicaments, d’électrodes et de douches froides.
         

           Dans d’autres pays comme le Soudan, la législation est différente pour les hommes et les femmes : en effet si deux femmes se font surprendre lors d’actes homosexuels, elles recevront 100 flagellations, et au bout de la quatrième arrestation elles subiront la peine capitale. Si cependant vous êtes un homme, alors, la peine capitale sera directement prononcée.
           

           En Inde, début septembre 2018, la Cour Suprême a décidé de révoquer un vieux texte de loi. Depuis l’époque coloniale britannique, l’homosexualité était censée être passible de prison à vie, car ils sont qualifiés de “rapports charnels contre nature” selon le Code Pénal. Cependant, cette sentence a très peu été appliquée. Malgré l’avancée significative donnée par cette loi, l’homosexualité en Inde reste une source de stigmates, très mal vue par une grande partie de la population. Rappelons que cette dépénalisation avait déjà été prononcée
en 2009, puis la décision cassée en 2013. Un retour en arrière reste donc toujours possible...

 

           La Tchétchénie, elle atteint une cruauté ahurissante concernant les violences envers les homosexuels. Il y a tout juste un peu plus d’un an, en 2017, une véritable chasse aux gays au sein du pays a été découverte, provoquant l’indignation en France notamment. Le président Ramzan Kadyrov, accusé de persécuter voire de faire exécuter des hommes gays, a déclaré “il faut se débarrasser des gays pour purifier le sang tchétchène”. L’homophobie y est profondément ancrée, et c’est le gouvernement même qui passe à l’action : les homosexuels sont regroupés dans des camps de concentration où les autorités les torturent et exécutent en masse, leurs familles, elles, sont poussées à les tuer de leur propre main pour laver leur honneur. Il existe également un négationnisme incroyable : pour le gouvernement, les homosexuels n’existent tout simplement pas, et ils ne doivent en aucun cas exister. Un génocide a eu lieu il y a plus d’un an, et aucune enquête n’a été ouverte.

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Le cas de la France : les droits LGBTQ+ récemment acquis

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           Il faut aussi préciser que même dans les pays, comme la France, où les homosexuels bénéficient de droits importants comme le mariage ou l’adoption, la démarche restant très laborieuse, l’égalité n’est pas encore totale et elle n’est pas acceptée par tout le monde. En
effet, les personnes LGBT restent victimes de violences, harcèlement et discrimination encore aujourd’hui. Ces violences peuvent se manifester au travers de rejets, insultes (banalisation de l’insulte “PD”), discrimination, harcèlement, menaces, chantage…


           L’association SOS Homophobie a reçu 4,8 % de témoignages en plus de personnes victimes d’homophobie en 2017 qu’en 2016. D’après les chiffres de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), 1026 infractions à caractère homophobe ou transphobe ont été enregistrées l’an passé par les forces de l’ordre, en très légère hausse par rapport à 2016 (1020 infractions). Les hommes sont majoritairement touchés par l’homophobie (58 % des victimes sont des hommes). De plus, les personnes LGBT ayant peur des discriminations au travail ou dans leur famille cachent leur orientation : aujourd’hui, entre 1 et 2 millions de Français LGBT se cacheraient encore au travail selon le Défenseur des droits.

 

           Encore trop de jeunes sont rejetés par leurs parents à cause de leur homosexualité : en 2017, l’association le Refuge qui lutte contre l’homophobie et accueille les enfants homosexuels rejetés par leurs familles, aurait hébergé environ 300 jeunes.
La société française, malgré ses efforts, reste tout de même assez hétéronormée et n’est pas encore tout à fait prête à accorder le même respect et les mêmes droits aux personnes non-hétéros. Effectivement, un des exemples qui prouvent cela est le fait que les cours d’éducation sexuelle n’évoquent pas les relations homosexuelles qui nécessitent aussi une protection. Il n’est pas évident pour un élève de poser ces questions-là en cours, car certains élèves ou professeurs ne sont pas encore assez ouverts au sujet de l’homosexualité. Il en est de même avec les parents, qui, sans doute involontairement, laissent entendre que “la petite fille va trouver son prince charmant” ou encore pose des questions du type, si l’enfant est une fille, “as-tu un amoureux ?”.

 

           Les homosexuels et plus largement les personnes LGBT ont dû se battre, et doivent toujours se battre pour avoir accès aux mêmes droits que les personnes hétérosexuelles et cisgenres.

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           Par exemple, en 1750, deux hommes ont été arrêtés pour flagrant délit d’homosexualité, ils ont été condamnés et brûlés vifs sur la place de l’Hôtel de Ville. Ces inégalités sont toujours présentes à notre époque même si les sociétés évoluent. Tout d’abord, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, la majorité sexuelle pour les homosexuels est à 21 ans contre seulement 15 pour les hétérosexuels, d’après l’ordonnance du 8 février 1945, signée par François de Menthon, à l’époque ministre de la Justice. Elle sera descendue à 18 ans en 1974 sous Valéry Giscard d’Estaing, mais il faudra attendre jusqu’en 1982 pour qu’elle soit enfin au même âge que celle des hétérosexuels.

 

           De plus, en 1960, sous le régime de Charles de Gaulle, Paul Mirguet, un député, fait voter un amendement qui met l’homosexualité dans la liste des « fléaux sociaux », au même titre que l’alcoolisme, le proxénétisme ou la toxicomanie. Cela alourdit les peines pour « outrage public à la pudeur » en cas de rapports homosexuels. Mais des groupes et associations se sont montés pour défendre les droits homosexuels, comme par exemple Arcadie, un groupe, avec une revue du même nom, militant créé en 1954 par André Baudry. Le but d’Arcadie était d’aider les homosexuels en les rassemblant pour combattre leur solitude, malheureusement ce groupe sera dissous en 1982 à cause des critiques et face à la naissance de nouvelles associations. L’une de ses associations est Le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire, créé en 1971 par le rapprochement entre des féministes lesbiennes et des activistes gays mais qui disparaîtra 3 ans après. En 1977, la première Gay Pride a lieu à Paris, elle fait suite aux diverses émeutes et manifestations après les émeutes de Stonewall en 1969 à New York. Ces émeutes ont eu lieu la nuit du 27 juin 1969 dans un quartier de New York où se trouve l’un de seuls bars gays de l’époque, Stonewall Inn. Ce bar est sujet à des descentes de police régulières, mais cette nuit-là les clients du bar se sont rebellés. Deux actrices principales de cette rébellion, et très souvent oubliées, sont Marsha P; Johnson et Sylvia Rivera, deux femmes transgenres de couleurs. Elle prouve bien que les hommes blancs ne sont pas les seuls acteurs du changement. Malgré ces associations et les différentes manifestations, l’homosexualité est classée dans les maladies mentales de 1968 jusqu’en 1981 par l’OMS, Organisation Mondiale de la Santé. Pendant la même année, François Mitterrand va retirer les lois discriminatoires envers les homosexuels ainsi que le fichage des homosexuels par la police. Et l’année suivante, en 1982, l’homosexualité est dépénalisée par la loi du 4 août. Malheureusement, ces avancées sont arrêtées à cause de l’épidémie du SIDA qui touche le monde, ce dernier est considéré comme le « cancer gay », il a fait plus de 36 millions de morts depuis sa découverte et renforce la stigmatisation des homosexuels. Certains pensent que ce virus ne touche que les gays et qu’il sert de punition. Le gouvernement délaisse les homosexuels atteints et beaucoup meurent à cause du manque de soins fournis par l’État. En réponse à l’abandon du gouvernement, l’association Act’Up se crée en France. C’est une association visant à lutter contre le Sida, améliorer
l’image des personnes malades en faisant des manifestations ou en exerçant une pression sur les personnalités politiques. Le film 120 battements par minute raconte leur combat. De plus, depuis 1997, des associations trans, comme par exemple Acceptess-T, ou encore A.N.T organisent une marche, pour lutter contre le manque de visibilité auquel doit faire face la communauté transgenre, appelée Exitrans. Aujourd’hui la lutte pour l’égalité des personnes LGBT doit encore se faire, la PMA n’est pas ouverte à toutes les femmes, les gays ne peuvent pas donner leur sang ou leur plasma sans abstinence d’1 an, le genre neutre n’existe pas à l’État Civil. De plus, la France n’oblige plus les personnes transgenres à subir une intervention stérilisante pour changer de sexe que depuis le 1er avril et seulement après une
condamnation par la CEDH. Néanmoins les sociétés ont avancé, le mariage pour tous a été légalisé en 2013 ainsi que l’adoption. Les personnes trans ne sont plus considérées comme des malades mentales, aux yeux de l’État, et peuvent changer de sexe à l’État Civil, même si les démarches restent quand même longues et complexes. Des lois sont maintenant en vigueur pour punir les discriminations envers des personnes en raison de leur identité de genre ou leur orientation sexuelle, comme l’article 225-1 du Code Pénal qui qualifie de discriminatoire n’importe quelle distinction entre les personnes à cause de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre.  Les mentalités changent petit à petit et les lois aussi, les discriminations homophobes sont maintenant punies et la France est placée 5ème en matière de droits LGBT d’après le classement de l’ILGA (International Lesbian and Gay Association) alors qu’elle était 23ème il y a 10 ans, montrant ainsi l’ampleur des progrès qui ont été faits.

 

           Beaucoup de choses ont été réalisées depuis des années pour améliorer la vie des personnes LGBT et se rapprocher le plus possible de l’égalité. Même s’il reste des choses à changer, le monde dans lequel nous vivons est plus ouvert d’esprit que celui de nos parents ou de nos grands-parents, et il ne tient qu’à nous de donner un monde égalitaire et respectueux envers tous pour les prochaines générations.

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