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EDITO

                    Une des définitions les plus complètes reste celle-ci : “l'espace public représente dans les sociétés humaines, en particulier urbaines, l'ensemble des espaces de passage et de rassemblement qui sont à l'usage de tous. Ils appartiennent soit à l'État (et relèvent alors du domaine public), soit à aucune entité juridique et morale de droit ou, exceptionnellement, au domaine privé.” Un espace public est donc un lieu dans lequel on peut entrer, sortir, et interagir librement. Pourtant, l’Histoire aussi bien que l’actualité, prouvent que nous n’avons pas tous la même liberté d’accès et d’usage aux espaces publics. Depuis la ségrégation raciale jusqu’au difficultés que rencontrent les handicapés moteurs pour se déplacer au quotidien, ce ne sont pas les exemples qui manquent. La femme (ou la fille) est l’un de ces exemples de catégories qui ne bénéficient pas des espaces publics comme elles le devraient. Nombreux sont les lieux et les situations de discriminations : harcèlement sexiste dans la rue et les transports, école, Internet, monde du travail... Certaines situations accroissent ces difficultés, le quotidien des femmes SDF ou prostituées ou encore les insultes subies par les femmes trans et/ou lesbiennes sont trop souvent passées sous silence.

                 A mesure que nous avons travaillé ce sujet, de plus en plus d’exemples de discriminations, vus, entendus, vécus, nous sont venus à l’esprit. Bien trop d’exemples pour être répertoriés en une quinzaine de pages. C’est pourquoi, bien que prenant la mesure de l'entièreté du sujet, nous avons décidé de nous concentrer sur une comparaison entre la place occupée par la femme dans la rue et celle occupée sur Internet. Deux espaces bien différents, et pourtant tous deux publics qui nous permettent de jeter un regard pertinent sur le problème, mais aussi sur des solutions. En effet, après avoir comparé les deux espaces et étudié plus en détail le cas de la publicité, nous verrons comment les femmes se sont réapproprié ces espaces et peuvent voir en eux un refuge.

 

I) La rue et Internet: Lieux d’exposition qui peut être risqué pour les femmes

 

A) Le harcèlement sexuel et cyber-harcèlement sont de plus en plus banalisés et dénigrent la place de la femme

 

               Quand nous nous questionnons sur la place de la femme dans l’espace public, une situation frappe l’esprit, comme évidente: une femme qui marche dans la rue, espace public par excellence. Cette femme, durant son trajet singulier subira toutes sortes d’altercations, minimes pour la plupart car banalisées, mais qui devraient avoir leur importance pour dénoncer des comportements qui compromettent la place de cette femme. Le harcèlement est universel à tous les espaces publics.

 

             Le harcèlement sexuel est le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Le harcèlement sexuel est un délit passible de deux ans de prison et de 30 000 € d'amende. Il peut prendre différentes formes : sifflements, attouchements, regards appuyés, remarques déplacées, insultes... et se produire dans différents endroits. Nous étudierons ici deux espaces spécifiques : la rue et internet, établissant une comparaison entre ces deux espaces publics où le harcèlement sexuel sexiste est différent.

 

            Le harcèlement de rue, peut prendre plusieurs formes : le slut shaming, l’acte de siffler, insulter, « complimenter », attoucher, suivre une femme...Le simple fait de l’aborder alors qu’elle n’en a pas envie, en ignorant son avis ou son espace personnel relève du harcèlement (par exemple, en l’arrêtant, en parlant proche d’elle, en la coinçant avec son bras, etc…).  Le harcèlement sexuel est donc un problème fréquent et subit par de nombreuses personnes. Il existe peu de femmes qui n’en aient pas subi, même si elles ont intégré ces comportements comme normaux. Conscients de la banalité qu’il est devenu, nous avons lancé sur notre compte instagram un appel à témoignage : celles qui nous ont répondu sont des jeunes femmes, souvent tout justes majeures. Elles sont plusieurs à s’être fait suivre, beaucoup à s’être fait klaxonner, certaines sans savoir si il s’agissait ou non de harcèlement. Enfin, plus de la moitié de ces filles se sont faites aborder avec insistance (refus de partir, propositions indécentes, posture physique agressive), attoucher ou insulter. Un contact frontal donc, illustrant la place d’objet dans lequel on essaie d’enfermer la femme quand elle déambule dans l’espace public.

 

          Internet permet aussi de nombreuses possibilités de harcèlement, notamment avec la plupart des réseaux sociaux. On peut citer le fameux revenge porn qui consiste à poster des photos dénudées de son ex sur les réseaux dans le but de l’humilier. Les filles sont principalement touchées par ce processus. On peut aussi parler de cet autre usage malsain du net : les commentaires sous les contenus créés par des femmes ou de filles, insultées ou harcelées pour diverses raisons : corps dénudés, créations “subversives”,  messages féministes, etc. Marion Séclin a exprimé en 2016 ses opinions sur le harcèlement de rue sur Youtube. Elle reçoit alors, à la suite de cette vidéo, plus de 40 000 messages haineux, insultes, menaces de mort et de viol. Elle décrit dans son TedTalk la réalité de ce harcèlement : le harcèlement virtuel, c’est un harcèlement dans la vraie vie, ce sont des personnes réelles qui envoient ces messages, et une personne tout aussi réelle qui les reçoit, les subit. Heureusement, les mentalités semblent changer, puisque des années après sa naissance, la ligue du lol, groupe de journalistes influents qui ont harcelé pendant dix ans des femmes journalistes sur twitter, a enfin été démantelée.

 

B)La place du corps de la femme dans l’espace public

 

               Il n’était pas rare avant l’arrivée des bloqueurs de publicités que les utilisateurs réguliers d’Internet soient confrontés aux fenêtres pop-ups. Alors que nous cliquons pour accéder à un site, une fenêtre s’ouvre sur notre écran. S’affichent, la plupart du temps, des femmes dénudées qui nous renvoient à un quelconque site à visée plus ou moins pornographique. Et quand cette situation arrive dans un cyber-café ou un autre accès wifi public, ce sont deux mondes qui s’opposent. En effet, s’il est plus ou moins facile de fermer la fenêtre chez soi et ne plus y penser, quand on est dans la rue, ou du moins dans un espace public physique, les réactions sont bien différentes: la gêne, le regard des autres, le jugement.

 

             La rue et Internet sont tous deux des espaces publics où l’on peut croiser au passage l’image d’une femme réduite à son physique. Pourtant, chacun a ses règles qui conditionnent le comportement de chacun. La publicité sur n’importe quel support peut participer à cette réduction de la femme à son corps. Arrêtons-nous à l’aspect le plus évident de cette sexualisation. La réaction entraînée par l’apparition de pop-up dans un cyber-café fréquenté est explicable par le fait que dans la rue, chaque personne est reconnaissable et reconnue : l’anonymat est presque impossible. Ainsi, si sexualisation il y a, elle tend à être invisibilisée car les normes sociales ont du mal à accepter que le corps de la femme s’exhibe.

              Il a fallu un long chemin par exemple pour que la mini-jupe cesse de faire scandale, et c’est toujours une certaine épreuve d’en porter à l’heure actuelle tant le regard des autres peut être oppressant. Et cette mini-jupe justement, est souvent accompagnée dans la rue d’insultes : “pute”, “salope”, “catin”. Toutes renvoient au métier de prostituée. L’une des rares fois où la femme se caractérise par son corps justement. Dans le langage courant, ces femmes “font le trottoir”. Le métier de prostituée est le fait de vendre son corps et se déroule dans des lieux très divers. Mais certaines choisissent, ou y sont forcées, de travailler là où elles sont le plus exposées: la rue. Pour réussir à gagner leur vie, elles doivent alors justement réduire leur aspect extérieur à leur sexe, que ce soit par les vêtements, le maquillage ou leur attitude. Dans l'Antiquité, elles trouvaient leurs clients aux alentours de l'agora, la place publique centrale. De nos jours, c'est au bord des routes, dans les parcs, ou dans d'autres lieux, publics, que certaines gagnent leur vie.

            Mais depuis 2016, le racolage passif, c'est à dire “le fait, par tout moyen, y compris une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d'autrui en vue de l'inciter à des relations sexuelles en échange d'une rémunération ou d'une promesse de rémunération” selon le code pénal, n'est plus verbalisé. Pour protéger les travailleurs du sexe, ce ne sont plus eux mais les clients qui sont punis par la loi. Malheureusement, les associations comme Médecins du Monde déplorent le manque de moyens mis en oeuvre pour accompagner ces femmes hors de la prostitution. La loi n’entraîne qu’une précarisation du métier, qui, en France n’est pas reconnu officiellement malgré les 30 000 à 40 000 travailleuses selon les estimations.

 

           Les principales intéressées témoignent de la diminution du nombre de clients et donc de la baisse de leur revenu. Elles sont donc forcées d’accepter des situations qui les mettent en danger pour gagner leur vie et sortent alors de l’espace public qui leur offre une protection par la présence de témoins, au profit de lieux isolés pour satisfaire les clients, en proie à la peur de la justice. Les clients appréhendés doivent suivre des stages pour leur expliquer les dessous de la prostitution. Le directeur d’un de ces stages leur explique donc que “non, la prostitution n’est pas le plus vieux métier du monde parce que ce n’est pas un métier”. En affirmant que le travail des prostituées n’est pas légitime, pourtant, on n’enraye pas le phénomène, mais on l'invisibilise ainsi que toutes les travailleuses du sexe.

 

           Elles se tournent alors vers de nouveaux moyens pour se faire connaître. Ces femmes peuvent alors investir l’espace public que représente Internet. Les sites de petites annonces, VivaStreet en tête, permettent à ces femmes de proposer au grand public leurs faveurs sexuelles. Elles peuvent ainsi proposer une relation sexuelle mais peuvent aussi devenir ce qu’on appelle une cam girl : une femme s’exposant physiquement par le biais d’une webcam, souvent dans le but d’obtenir une rémunération financière. Sur Internet, une industrie du sexe dessine ses contours, se basant sur le corps de la femme. Ainsi, les pubs pop-up amenaient vers des sites pornographiques.

La pornographie selon le CNRTL est la représentation de choses obscènes, sans préoccupation artistique et avec l'intention délibérée de provoquer l'excitation sexuelle du public auquel elles sont destinées. Obscène, toujours selon le CNRTL, est ce qui offense ouvertement la pudeur dans le domaine de la sexualité. Ainsi, le succès de la pornographie sur Internet et son accès facilité est le reflet de ce qui semble être un manque de pudeur sur cet espace par rapport à la rue.

 

                  Les actrices porno ont alors décidé de prendre place dans l’espace public, que ce soit sur les plateaux de télévision, à la radio ou sur les réseaux sociaux, pour demander plus de contrôle. Selon la plupart d’entre elles, les jeunes ont  trop facilement accès à ces vidéos qui ne reflètent pas la réalité de la vie sexuelle et qui donc biaise leur jugement. Elles font de plus face à de nombreuses insultes et menaces, en particulier sur les réseaux sociaux, en raison de ce manque de discernement entre une forme de cinéma et de vie réelle.

Les réseaux sociaux, justement, semblent opposés au reste d’Internet sur la question de l’exposition du corps de la femme. Sur Instagram ou YouTube, le téton de femme, mais pas celui de l’homme, est considéré comme “à caractère sexuel”. Des comptes d’éducation sexuelle sont censurés ou des vidéos de vulgarisation historique sont démonétisées parce qu’elles parlent des règles. A l’inverse, des contenus passent outre ce filtre : Instagram base en partie son succès sur l’exposition du corps de la femme parfaite, souvent assez dénudée. Une logique se dessine finalement : pour ne pas brusquer le public, on censure le corps, en particulier nu même si la volonté est artistique. Mais les algorithmes ou les directives de suppression de contenu ne prennent pas en compte l’intention sexuelle qui peut exister si le contenu ne montre pas beaucoup de peau à l’air.

                 Cette ambiguïté provoque donc la colère d’ ”influenceuses” ou de simples utilisateurs d’Internet. Ainsi #SexualityIsNotDirty (littéralement “ la sexualité n’est pas sale”) a été lancé par le compte @jouissance.club après sa troisième suppression de compte pour dénoncer ce que beaucoup considèrent comme de la “censure puritaine”. Le compte apprenait à ses abonnés les bases du plaisir avec des dessins explicatifs explicites. Suite aux pressions de l’opinion publique, le compte a été rouvert. Par ailleurs, la médiatisation de cette suppression à la télé, à la radio, ou ailleurs sur Internet a sensibilisé le grand public à la question de l’éducation sexuelle et du plaisir. Le mouvement a même gagné la rue. Sur les murs des grandes métropoles, on peut maintenant croiser des affiches présentant des représentations en 3D de clitoris, un organe féminin érogène, avec la mention “It’s not a bretzel”, ce n’est pas un bretzel. Le corps de la femme, d’un point de vue cette fois purement anatomique et non avec une visée sexuelle, investit l’espace public et cette appropriation montre donc les nouveaux désirs pour un plus grand respect de la femme.

 

             Dans l’espace public, cette sexualisation, dans le sens qu’on réduit une personne à son sexe en particulier à l’aspect physique que celui-ci renvoie, recouvre de nombreux phénomènes. A l’heure actuelle, c’est le slut-shaming qu’on observe et qui fait parler le plus. Littéralement traduit comme “l’humiliation des salopes”, le slut shaming est le fait de déduire arbitrairement de l’apparence d’une femme sa vie sexuelle. Par exemple, dire d’une femme en mini-jupe qu’elle est dévergondée ou d’une fille habillée “sobrement” qu’elle est prude. Ce processus de tirer des conclusions à partir de l’apparence physique, a été intériorisé par l’ensemble de la société. Ainsi, les filles maquillées et soignées sont souvent jugées idiotes, comme si l’apparence et l’intelligence étaient liées. Pourtant ce n’est pas parce qu’une femme porte des escarpins et un décolleté qu’elle a eu beaucoup de partenaires sexuels.

De plus, il n’existe pas de tenue qui n’amène pas au jugement des autres, l’exemple de la longueur de la jupe est souvent utilisé. Il est bon de savoir que parier sur l’identité ou les préférences sexuelles de quelqu’un est aussi considéré comme du slut-shaming. Il faut entendre par là que ce n’est pas parce qu’un homme fréquente essentiellement des femmes et/ou qu’il a l’allure soignée, qu’il est homosexuel. Le processus du slut shaming est intimement relié à la notion de harcèlement et de viol. S’adresser à une femme en la culpabilisant sur sa tenue et sa sexualité, notamment dans la rue, contribue à créer un sentiment d’insécurité et constitue un cas de harcèlement sexuel, donc répréhensible par la loi. De plus, le slut shaming est souvent utilisé pour justifier un viol : par exemple, une tenue courte est utilisée comme une excuse pour invalider le non- consentement d’un viol. En somme, on utilise le slut shaming pour blâmer les victimes d’avoir provoqué leur agression. Le slut shaming est donc révélateur du jugement apporté sur la sexualité des femmes dans n’importe quel espace où elles évoluent. Aujourd’hui, il est important de dépasser nos préjugés et de ne pas laisser les stéréotypes, ancrés en nous, définir nos actes et nos paroles.


 

II) Zoom sur la place de la femme dans la publicité

 

                L’espace public a plusieurs significations et désigne une multitude de lieux. Après l’analyse du harcèlement et autres discriminations, nous souhaitons dans un second temps élaborer une recherche plus précise sur une des places particulières qu’occupe la femme à travers une étude de cas. Nous continuons donc avec les deux univers parallèles sélectionnés que sont:

   - la rue, lieu emblématique, très large certes mais qui résonne avec évidence dans nos pensées : cet espace que l’on traverse quotidiennement, pont entre sphère intime du foyer et espace de rencontre (travail, loisirs).

   -Internet, nouveauté de ce siècle, public à outrance, plateforme d’expression capable du meilleur comme du pire et ce à une vitesse fulgurante.

Ces deux espaces publics sont très différents, l’un réel, l’autre virtuel. Cependant nous y avons trouvé un point commun sur lequel construire cette étude: la communication, la publicité. Elle est si familière de ces espaces que l’on ne la voit même plus, nous en sommes submergés contre notre gré. Et la femme y a une place de choix, un premier rôle. Nous allons donc dévoiler les points communs, les différences, les problématiques concernant la publicité dans ces deux espaces.


 

A) La place de la femme dans la publicité, dans la rue et sur Internet: offre d’un idéal inatteignable

 

                Tournez la tête. Un arrêt de bus, joliment décoré d’une femme sortant d’une piscine dégoulinante d’eau pour vanter les mérites… d’un parfum? Ou peut-être d’un nouveau rasoir. Maintenant allumez votre portable. Allez sur le réseau social de votre choix. Tiens, une publicité imposée mais qui fait bien envie, des maillots de bains qui soulignent des courbes hallucinantes… Ah oui c’est vrai, on est en Décembre. La publicité est un monde à part. On sait qu’il est fictif, rempli de paillettes et de projecteurs pour inciter à la consommation mais on ne peut s’empêcher de rêver ou de se comparer.

              Les critères de beauté qu’il faut atteindre y sont très marqués, que ce soit les vrais mannequins aux visages “parfaits” ou celles en plastiques avec des corps filiformes, on nous vend un produit et une beauté très exigeante . Et de tous temps, ces critères sont les traits physiques les plus inaccessibles. En temps de famine, être rond était un signe de bonne santé et d’aisance financière. Parallèlement, de nos jours, à l’ère du fast-food il faut être fin, athlétique et grand. Mais il y a d’autres exemples: en Grèce Antique, l’idéal masculin était un jeune homme imberbe avec un petit sexe, les personnalités asiatiques les plus connues ont la peau extrêmement pâle alors que ce n'est pas une caractéristique génétique répandue, ou encore, beaucoup de femmes noires se lissent les cheveux ou portent des perruques parce que leurs cheveux ne sont pas raides naturellement.

 

             Nous sommes donc contraints à suivre des stéréotypes imprimés sur du papier glacé ou interférant notre recherche sur le web. La femme est ici victime d’un monde extrêmement exigeant, très loin de la réalité. Les photos sont retouchées, montrant des silhouettes toujours plus difficiles à reproduire. La place de la femme sur la publicité est idéalisée, la place de celle qui la regarde est biaisée, faussée.

Les conséquences? Elles concernent en particulier les jeunes, plus présents sur les réseaux sociaux et exposés à des images complexantes. Le manque de confiance en soi qu’elles créent peuvent mener à des troubles mentaux tels que des dépressions ou des troubles alimentaires. Même les enfants, à la recherche de modèles à suivre pour forger leur personnalité, sont exposés et intègrent ces stéréotypes de la femme parfaite, celle qui met ce parfum pour enivrer l’homme viril qui l’attend, celle qui adorerait une nouvelle cuisine pour préparer des petits plats à son mari (et non, jamais à sa femme), celle qui est rayonnante à l’idée d’avoir ses règles car elle pourra utiliser ces tampons remplis de produits chimiques. Un cercle vicieux se met en place au fil des générations.

 

           

B) La place de la femme dans la publicité, dans la rue et sur Internet: stigmatisation encouragée par des rôles genrés et une discrimination sur les produits ciblés

 

                 Cet idéal de l’image de la femme s’accompagne d’un sexisme (discrimination fondée par le genre) bien ancré dans la publicité. On peut tout d’abord s’en rendre compte dans les vidéos publicitaires, où les acteurs jouent des rôles et doivent inciter à la consommation en un très court laps de temps, en quelques répliques. Ce ne sont pas les idées de scénario qui manquent et beaucoup de scandales ont surgit. L’image de la femme y a été stigmatisée, stéréotypée. L’étude du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) intitulée Représentation de la femme dans les publicités télévisées, (donc que l’on retrouve sur Internet également), mentionne que la femme y est moins représentée quelque soit le rôle : 46% de femmes contre 54% d’hommes sur plus de 2000 spots visionnés. Elles sont donc moins nombreuses mais majoritaires dans les publicités concernant l'entretien du corps, l’habillement, la parfumerie tandis que les hommes sont vus dans les domaines du jeu d’argent, de l’automobile,de la technologie… De plus ils jouent 82% des rôles “d’experts”, jugés plus légitimes alors que les femmes occupent des rôles de consommatrices dans les domaines où elles sont le plus présentes.

               Ainsi la publicité sous forme de vidéo catégorise le genre dans des domaines prédéfinis et notre inconscient le saisit. Un consommateur sera plus incité à être intéressé par un produit quand celui-ci est mis en valeur par des rôles joués par son genre. Les enfants en particulier, s’y identifient et sont dirigés vers des produits (jouets) genrés. L’image de la femme (mais aussi de l’homme) est encore une fois biaisée, nous en sommes témoins et nous l’assimilons et l’acceptons inconsciemment tant la situation est banale. Des progrès sont visibles (publicités qui mettent en avant une femme entrepreneuse par exemple), mais encore insuffisants.

 

              On perçoit également du sexisme dans les produits mis en valeur dans les publicités ! Le marketing sait bien y faire, couleur design calligraphie, logo, noms… et prix ! Effectivement, les femmes gagnent moins bien leur vie que les hommes à poste égal mais subissent la taxe rose: d’une dizaine de centimes à plusieurs euros, la différence est dissimulée mais bien présente. Les marques ont quand même des arguments qui justifient cette différence: un stylo “adapté à la forme de la main d’une femme” par exemple.

              The Checkout, une série de vidéos satiriques australiennes met en avant comment les marques nous tournent vers des produits “adaptés” à notre genre. Les couleurs rose, blanc, pastel, une calligraphie douce, des images de coton, de fleurs, de paillettes pour les femmes (qui, nous le savons tous, raffolent du coton et des fleurs) ou encore un logo animal que l’on ne mettra pas autant en avant dans les produits “pour homme” car ce n’est pas considéré comme viril. Les produits “for men” tendront plutôt vers du noir, gris, bleu foncé, une calligraphie stricte… Ces différences de “packaging”, d’emballage, se remarquent spécialement dans les produits d’hygiène : rasoirs, déodorants, shampoings, parfum, dentifrice et même médicaments ! De plus il semblerait que les rasoirs féminins, par exemple, ont une espérance de vie plus courte, pour les obliger à payer non seulement plus cher mais aussi plus souvent! Donc être une femme et vivre en tant que tel, c’est être confrontée aux stéréotypes banalisés, penser que l’on consomme ce qui est “fait pour nous” pour peut-être une qualité moindre et un prix plus élevé sans autre fondement que la discrimination?

 

               On retient la leçon, il vaut encore mieux consommer les produits “pour homme”. Mais certains produits n’existent pas pour eux: on pense au maquillage bien sûr mais aussi des produits à la limite du vital, eux aussi exposés dans les publicités : les protections hygiéniques. Outre les scandales sur leur composition, cet exemple est l’un des plus flagrants en ce qui concerne l’idéal que vend la publicité. Le sang rouge est prohibé, les visages sont radieux, et toutes les femmes devant leur écran ou passant en voiture rient aux éclats devant tant d’insouciance. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Les codes sociétaux et notre culture n'accepteraient pas que les femmes fassent une grève des protections, hygiène oblige. Ces produits ne seraient donc-t-ils pas nécessaires? Oui. Ils le sont pour une grande majorité de femmes. Et pourtant subir les règles ne suffit pas, il faut les payer. 28 jours est un documentaire dont nous parlons sur nos réseaux sociaux. Réalisé par Angèle Marrey accompagnée de Justine Courtot et Myriam Attia, il aborde tout ce que l’on ne dit pas : stéréotypes, tabous, traditions, endométriose et le fameux coût des règles ! Après divers calculs, prenant en compte les périodes de grossesse mais aussi les médicaments contre la douleur, bouillotte et détachant, on obtient 5763 €. C’est cela aussi, le prix d’être une femme. Et la place qu’elle occupe, sur votre arrêt de bus ou votre écran de smartphone, n’est pas assez valorisée, loin de là. Elle y est enfermée dans une cage dorée, sous-estimée, catégorisée, discriminée.

 

 

C) La place de la femme dans la publicité dans la rue ou sur Internet: un exemple concret: un produit, deux espaces

 

                   Afin d’illustrer les différences entre Internet et la rue en matière de la femme dans la publicité, nous prenons l’exemple de la lingerie. Ce produit féminin par essence est un bon exemple car il permet de mettre en lumière les similarités et les différences entre ces deux mondes.

En effet, que ce soit dans une la rue ou sur Internet, il n’est pas difficile de trouver des publicités ou vitrines mettant en avant des femmes portant de la lingerie.    

                 Dans la rue, les sous-vêtements sont principalement présentés sur des mannequins correspondant aux critères de beauté. On ne trouve que très rarement des photographies de mannequins grandes tailles ou avec des beautés “atypiques”. Cela traduit d’une volonté des marques de vendre du rêve, elles tentent de donner l’illusion que leur lingerie permette d’obtenir le même effet sur son corps que sur la pub. Cette volonté est plus ou moins assumée.

                 En 2018 lorsqu’un journaliste de Vogue a demandé à Edward Razek, le directeur marketing du géant de la lingerie Victoria’s Secret “Pourquoi vous ne faites pas de grandes tailles? Ne devriez-vous pas avoir de transsexuelles dans le show?”, il a répondu : “Non, je ne pense pas que nous devrions. Parce que le spectacle représente un fantasme.“

Sur Internet, on retrouve une certaine ambivalence, bien que l’on retrouve les même codes de beauté et de publicité que dans la rue, principalement par le biais de ces marques qui sont aussi bien implantées dans les deux milieux. Mais on retrouve aussi un mouvement parallèle qui prône la différence.

 

Les soutiens-gorge “chair” de chez Nubian Skin:

On retrouve des marques qui, comme Nubian Skin vendent des sous-vêtements “chair” pour toutes les carnations ce qui n’est pas réellement fait pas les grandes enseignes avec des magasins physiques. On retrouve aussi l’émergence, sur les sites Internet de petites marques ou même des plus grosses enseignes, de nouvelles collections de vêtements pour les différentes morphologies comme “Tall”, “Petite” ou encore “Curve” qui permettent à un plus grand nombre de se reconnaître et de se sentir intégré. Surtout que la lingerie est souvent un moyen d’affirmer sa féminité.

 

III) La rue et Internet : Lieux de réactions, solutions et alternatives

 

A) Me too : passage de Twitter à la rue pour une place de la femme plus respectée

 

                Peut être avez-vous eu vent de l’affaire #MeToo ? En effet, ce hashtag a fait énormément de bruit suite au scandale qui ciblait le célèbre réalisateur et producteur hollywoodien Harvey Weinstein, accusé en 2017 d’agressions sexuelles et de viols sur de nombreuses actrices telles que Ashley Judd et Rose McGowan. La promesse d’une carrière remplie de succès, l’usage de la menace et son influence monstre sont différentes raisons pour lesquelles ces actrices ne se sont pas prononcées plus tôt, mais il faut cependant savoir que ce genre de pratiques ne sont pas nouvelles, loin de là. C’est une réalité frappante enracinée dans le monde du divertissement, et si quelques célébrités ont réussi à porter plainte comme la chanteuse Kesha, nombreuses sont les victimes n’étant pas dans la possibilité de pouvoir le faire.

Au delà des personnalités publiques, c’est également une réalité présente dans la vie des femmes au quotidien, c’est pourquoi les voix se sont élevées suite à ce scandale afin de faire part de témoignages personnels à travers le hashtag “Me Too”, qui ont permis à beaucoup de monde de se rendre compte de l’ampleur du problème. Il y a eu énormément de tweets relatant des agressions parfois choquantes, parfois terriblement banales et récurrentes dans la vie d’une femme mais non pas moins graves. Ce hashtag n’est pas né suite à l’affaire Weinstein, mais remonte à dix ans de cela par le biais de la militante féministe américaine Tarana Burke.

 

              Tarana a de plus lutté contre les agressions sexuelles en fondant la Just Be Inc. qui éduque les jeunes femmes sur les problématiques de santé et de bien être.

 

             Le mouvement #MeToo est un mouvement qui a vu le jour sur Internet à travers la plateforme Twitter, et a permis à des milliers de femmes de s’exprimer librement, soutenues par la solidarité de tous les témoignages déjà présents. En effet, lorsqu’une personne se fait agresser, il n’est pas aussi simple que cela de porter plainte, car c’est un acte qui demeure de nos jours fort: c’est s’exposer aux jugements, à la culpabilisation, confronter directement l’agresseur, faire admettre et admettre soi-même que ce qu’il s’est passé est mal. C’est un acte, qui, pour beaucoup, n’est même pas envisagé car il peut paraître “démesuré” par rapport à ce que l’on croit avoir subit.

Alors lorsque le hashtag MeToo a explosé sur la toile, un nombre impressionnant de femmes a pu s’exprimer librement sous la protection de l’anonymat du Web, rendant alors leur parole plus que légitime puisque partagée par des milliers d’autres. Néanmoins, cet anonymat qui permet à un grand nombre de s’exprimer en sécurité ne leur permet pas de réellement prendre des mesures contre leurs agresseurs, mais cela a indéniablement changé la donne : les voix se sont fait entendre, d’innombrables personnes, notamment des hommes, se sont rendues comptes de l’enfer du quotidien d’une femme tout au long de sa vie. Plus que tout, ce mouvement a permis aux femmes de nous rendre compte qu’elles ne sont pas seules.

                     Suite au mouvement, les dépôts de plaintes ont augmenté de près de 23% en France. C’est un regain de confiance, un vent d’espoir, à tel point que MeToo, premièrement actif sur la plateforme Twitter finit par rejoindre les rues de nos villes. En France notamment, des milliers de personnes soutenues par le collectif “Nous Toutes” ont manifesté sur les trottoirs contre les violences sexuelles : 30 000 personnes sont venues manifester à Paris en 2018 contre 2 000 l’année d’avant. De plus, le 20 janvier 2018 a eu lieu la Women’s March dans des villes du monde entier, comme par exemple aux Etats Unis, au Canada, au Royaume Uni ou encore en Italie. Ces protestations, qui ont pour but de promouvoir la parole des femmes et faire disparaître l’oppression qui pèse sur ces dernières, ont rassemblé plus de 300 000 personnes, en partie grâce à la galvanisation créée par le mouvement MeToo.


B) Internet comme refuge pour les femmes de la communauté LGBTQ+

 

                     Nous avons fait état plus tôt des difficultés auxquelles faisaient face les femmes dans la rue, mais nous n’avons pas évoqué les discriminations cumulatives que certaines subissent. Nous nous concentrerons ici sur les femmes de la communauté LGBTQ+.

Le compte Instagram @payetagouine recense les témoignages de femmes, majoritairement lesbiennes et bisexuelles qui se sont faites insultées et agressées dans la rue. Voici des exemples de post que l’on peut trouver :

                                 

                      Nous avons décidé d’interviewer Sarah, qui tient le compte. Elle est “doctorante en sociologie et en géographie sociale depuis 4 ans et [...] travaille sur la visibilité des lesbiennes dans l’espace public à Paris”. Paye Ta Gouine est donc à la fois un projet de thèse et une action citoyenne. Sarah explique :

 

                      “L’idée de créer Paye Ta Gouine est née du constat criant de l’invisibilité des lesbiennes dans la société.(...) J’en avais assez de l’appropriation collective dont les lesbiennes sont l’objet (il suffit de taper le mot « lesbienne » sur Google…). Assez du silence sur les violences qu’elles vivent, de leur absence de reconnaissance et de leur absence de condamnation. Force est de constater le déni d’existence auquel nous faisons face. Alors que SOS Homophobie publie un rapport annuel sur l’homophobie depuis 2000, seuls deux rapports ont été menés sur la lesbophobie…À partir de cet état des lieux, de mon expérience en tant que lesbienne et des premiers résultats de ma recherche j’en suis venue à la conclusion suivante : qu’elle s’exprime en famille, entre ami·e·s, au travail ou dans la rue, la violence ordinaire fait partie du quotidien de chacune d’entre nous. (...) Décliné sur Tumblr, Facebook et Instagram, Paye Ta Gouine s’inscrit dans lignée de Paye Ta Shnek et des autres plateformes participatives qui dénoncent les violences sexistes. À la seule différence : à la violence sexiste voire misogyne que les lesbiennes vivent en tant que femmes, s’imbriquent des violences hétérosexistes qu’elles expérimentent en tant que lesbiennes ou juste en tant que non-hétérosexuelles. (...) Comme les témoignages publiés le soulignent, il ne s’agit pas d’une aversion ni d’une peur des lesbiennes mais bien d’un impensé social, d’un refus et d’un rejet de leur existence et de leur autonomie sexuelle et affective par rapport aux hommes. C’est leur émancipation de tout un système binaire et hétérosexuel qui est sanctionnée et qui s’exprime soit par une stigmatisation soit par une sexualisation. Paye Ta Gouine est donc aussi un outil pour penser, documenter et analyser la spécificité de toutes ces violences.”

 

                 Comment se sent-on quand on est spectateur de cette multitude de violences ? Découragée ou galvanisée ? Et comment se sentent les femmes qui témoignent ?

 

                   “J'ai reçu une centaine de témoignages ce qui est révélateur de l'étendue des violences vécues par les lesbiennes encore aujourd'hui. Mais c’est paradoxalement très encourageant car cela révèle un besoin de prendre la parole pour se réapproprier un vécu dans une démarche d’empowerment et de visibilité. L'afflux de témoignages me donne encore plus envie de mener ma thèse jusqu'au bout et (...) de sensibiliser les personnes non concernées (les hétéros) à une réalité qu’elles ne connaissent pas et dont elles ne mesurent pas forcément les effets ni les conséquences au quotidien.

Les retours sont très positifs, aujourd'hui un peu plus de 2000 personnes sont abonnées sur Instagram et je continue de recevoir des témoignages. Très souvent les femmes qui témoignent expriment leur soutien et soulignent la nécessité de pouvoir dénoncer les violences (...), il y a aussi un côté salvateur de voir son témoignage publié. “

 

               Pour finir, Sarah a souligné les limites du statut de refuge que revêt Internet. En effet, le compte, public, s’expose à la haine.

 

          “Depuis le lancement en octobre 2018, il y a eu quelques commentaires agressifs ou d'incompréhension mais ils restent minoritaires. Par contre, il y a trois jours j'ai posté un témoignage qui a été supprimé par Instagram pour "incitation à la haine". (...) Ce qui est sûr c'est que l'espace numérique n'est pas à l'abri de réactions intolérantes voire violentes tout comme dans l'espace public.”

 

           Ce genre de comptes et d’initiatives permet à la fois de libérer la parole mais aussi de créer une communauté de soutien dans laquelle les insécurités nées des discriminations disparaissent. Cependant ce n’est pas la seule solution que l’on trouve sur Internet pour pallier les problèmes rencontrés par ces femmes dans la rue. SOS homophobies permet, par exemple, depuis son site, d’accéder à une ligne d’écoute anonyme ou de témoigner d’un événement lgbtphobe. Il propose également un accompagnement juridique et un guide pratique contre l’homophobie, ainsi qu’une page spéciale pour les adolescents. Ce types de sites et d’associations sont aussi des relais d’informations et d’actualités. Ils permettent à de nombreuses femmes qui subissent des actes de discriminations d’être accompagnées dans leur démarche de guérison ou de dépose de plainte.

                       D’autres femmes de communauté LGBTQ+ qui subissent des discriminations, en dehors de celles non-héterosexuelles, sont les femmes trans. Julia Serano décrit dans son livre Manifeste d’une Femme Trans la douleur du mégenrement : dans la rue, chacun effectue un genrement systématique et inconscient des personnes qu’il croise. Le mégenrement consiste donc, pour les femmes trans, à recevoir des “bonjour monsieur” au lieu de “bonjour madame”. Ce mégenrement est très douloureux et crée une sorte d’injonction au passing (ce terme anglais n’a pas de traduction en France, la capacité d’une personne à paraître le genre auquel on appartient), Julia Serano explique la pression que peut être le passing dans la rue, cette peur d’être prise pour un homme (une peur qui n’arrive pas aux femmes cisexuelles).

Cette peur prend la forme d’un effort constant pour passer pour un genre ou l’autre, en particulier pendant la période de la transition. Les femmes trans sont aussi exclues de certains espaces, un exemple classique est celui des toilettes publiques non mixtes, lorsqu’elles ont encore une apparence jugée “masculine” elles ne savent quelle cabine emprunter. Beaucoup racontent des expériences au cours desquelles elles ont été chassées des toilettes des femmes. Peut on alors parler d’un espace public pour ces personnes ?

Mais de plus en plus de solutions se dégagent, à mesure que la visibilité des femmes trans augmente.

Comme pour le compte @payetagouine, des communautés de soutiens se créent sur les réseaux sociaux. Le compte @aggressivelytrans par exemple ouvre la parole sur la transidentité afin à la fois de sensibiliser les cisexuels et d’offrir du soutient aux transexuels. Elle relève par exemple les affiches du collectif “itsnotabretzel”, parlant des méconnaissances du clitoris chez les jeunes filles. Ces affiches ont pour message :

On ne m’avait jamais appris que j’avais un clitoris. Pourtant toutes les femmes ont un clitoris [...]

Lexie, qui gère le compte explique que même si il s’agit d’une erreur, ce type de message exclut les femmes transexuelles, pour qui avoir un pénis est déjà difficile et qu’il est impossible de réparer l’erreur puisque ces affiches sont à présent dispersées.

                     Elle permet donc d’ouvrir un dialogue et de prendre conscience du manque d’inclusivité et de visibilité dont souffrent les femmes trans dans l’espace public.

                 Ces initiatives, font certes la cible du cyber harcèlement mais sont une solution bénévole et actuelle aux problèmes que rencontrent toutes les femmes dans la rue.

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